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13 novembre 2021 6 13 /11 /novembre /2021 14:45

Jeudi 11 novembre 2021

11h.55

Selon Gilbert Diendéré, le procureur militaire « ne maîtrise pas la chose militaire »

A la reprise de l’audience, ce jeudi 11 novembre 2021, le procureur militaire, Pascaline Zoungrana a fait des observations sur l’étendue de l’autorité qu’avait Gilbert Diendéré, alors qu’il était chef de corps adjoint du centre national d’entraînement commando (CNEC). « Les hommes qu’ils a convoqués à la réunion, pour éviter tout grabuge entre les sécurités rapprochées de Thomas Sankara et Blaise Compaoré, sont ses hommes. Il a pris l’initiative d’organiser cette réunion parce qu’il avait le pouvoir de le faire. Il était le chef de corps adjoint sur papier mais dans les faits il était le véritable chef car Blaise Compaoré qui était ministre de la Justice n’était pas toujours disponible ».

Cette observation du procureur militaire a amené le président du tribunal à poser une question à la partie poursuivante. « Est-ce que le chef de corps du centre national d’entraînement commando (CNEC) et son adjoint dans l’armée ont les mêmes attributions ? »« Ils ont les mêmes attributions. Le chef de corps peut donner des instructions à son adjoint qui a l’absence de son chef peut prendre des décisions et lui rendre compte (…) Le général Gilbert Diendéré a pris des décisions en tant que chef de corps. Il a sauté son chef Blaise Compaoré pour rendre compte au commandant Boukari Lingani. Il était le chef de corps du CNEC de fait », a déclaré le procureur militaire, avec quelques hésitations.

Ses réponses faisaient sourire le général Gilbert Diendéré. « Je voudrais lui dire de retourner à ses documents. Elle ne maîtrise pas la chose militaire. Si le chef de corps et le chef de corps adjoint voulaient dire la même chose, l’un n’allait pas exister », a déclaré l’accusé en parlant du procureur militaire.

Pour être plus explicite, le général Diendéré a rappelé à l’assistance la formule consacrée prononcée lors des cérémonies de passation de commandement. « Officiers, sous-officiers, militaires du rang, vous reconnaîtrez désormais pour chef, le colonel X ici présent et vous lui obéirez en tout temps, pour ce qu’il vous commandera pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes du Burkina ».

Selon le général Diendéré, seul le commandant de corps a droit à cette cérémonie. Son adjoint lui n’a pas droit à cela. « Il n’y a pas deux capitaines dans un bateau. L’adjoint supplée le chef de corps en cas d’absence ou d’indisponibilité. Mais tant que le chef de corps est joignable, l’adjoint ne peut prendre de décision sans lui rendre compte. Vous êtes complètement à côté de la plaque. J’ai exercé les fonctions de chef de corps adjoint puis de chef de corps, je sais de quoi je parle. », a lancé le général Diendéré au procureur militaire.

 

Lefaso.net

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12h18

Le général Gilbert Diendéré, chef de la sécurité du conseil de l’Entente au moment des événements du 15 octobre 1987, a-t-il failli à sa mission ?

 

A cette question du parquet militaire, l’accusé répond : « Il y a eu un problème qu’on aurait dû éviter mais qu’on n’a pas pu éviter. Je ne peux pas dire que j’ai totalement failli mais j’ai un pincement au cœur que ce soit arrivé dans l’enceinte que je devais protéger ».

Pour le parquet militaire, même si l’accusé ne reconnaît pas son entière responsabilité, il doit quand même reconnaître qu’il y a eu des manquements dans le dispositif de sécurité.

« Ce manquement ne relève pas de moi. C’est quelque chose qui nous a un peu dépassé. Il y a eu un problème à l’intérieur mais je ne peux pas dire que c’est de ma faute car les dispositions générales ont été prises », a déclaré l’accusé.

LeFaso.net

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13h/03

Premier avocat de la défense à prendre la parole, depuis le début de l’audition du général Gilbert Diendéré, Me Paul Kéré s’est livré à des envolées lyriques après s’être incliné sur la mémoire de Thomas Sankara et de ses douze compagnons d’infortune. « Je voudrais dire à Mariam Sankara que parmi les avocats de la défense, il y a des sankaristes et des gens qui aiment Sankara. »

L’avocat s’est dit perplexe à l’issue de certaines questions du parquet et de la partie civile. « Prenez le dispositif autour de la salle des banquets. Les gendarmes sont-ils soumis aux mêmes fouilles que nous ? »

En posant cette question, l’avocat a voulu faire entendre à la chambre de jugement que les militaires en poste au conseil de l’Entente, le 15 octobre 1987, ne pouvaient pas fouiller le commando dirigé par Hyacinthe Kafando qui « était un dieu ».

L’avocat a également raconté au tribunal avoir subi une formation complète à Pô, lui et d’autres étudiants de l’époque parmi lesquels Me Bénéwendé Sankara (actuel ministre de l’Habitat et avocat de la famille de feu Thomas Sankara, ndlr). « Nous savons tirer de la DCA jusqu’au G3 », a lancé Me Paul Kéré avant que le président du tribunal ne lui rappelle que cela n’avait aucun lien avec l’affaire en jugement.

Qu’à cela ne tienne, l’avocat demandera aux parties au procès de s’en tenir qu’aux faits. « Essayer de chercher autre chose serait se fourvoyer, se débiner », a-t-il laissé entendre.

LeFaso.net

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13h.06

Réagissant sur la tenue léopard qu’il porte depuis le début de son audition, le général Diendéré a laissé entendre qu’elle avait été conçue par Thomas Sankara et améliorée par Blaise Compaoré. Et d’ajouter qu’en portant cette tenue, il se fait le descendant de ces deux chefs.

" Si on déduit que c’est une tenue pour aller au front, alors je démontre que je suis prêt pour aller au front", a-t-il affirmé.

Le général a précisé qu’au jour d’aujourd’hui, il n’était pas radié des effectifs de l’armée et ne purgeait pas une peine. Il est simplement en détention provisoire.

Lefaso.net

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13h.32

Les conseils de Diendéré dénoncent le manque de preuves attestant de la culpabilité de leur client

Me Abdoul Latif Dabo, un des conseils du général Gilbert Diendéré, soutient ce jeudi 11 novembre 2021 que tout est mis en œuvre pour tenir son client responsable des évènements du 15 octobre 1987, tout simplement parce qu’il avait en charge la sécurité du conseil au moment des faits.

Pour lui, le général ne peut être tenu responsable de ce que certains de ses hommes ont fait. Il poursuit en diant que la partie civile a même reconnu que tout était "flou" et qu’elle comptait sur le général pour éclaircir les choses, comme s’il était à la base de tout.

Me Mathieu Somé quant à lui, soutient que l’on colle à son client des infractions sans la moindre preuve. Parquet et partie civile se contentent juste de faire des déductions. Il a préféré ne pas faire d’observations, disant ne plus savoir exactement pour quelles infractions son client était poursuivi.

Me Dabo a invité le tribunal, à regarder son client comme le lieutenant de 27 ans qu’il était au moment des faits et non comme le général qui se tient à la barre aujourd’hui.

Le faso.net

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13h.38

Thomas Sankara n’était pas un Saint, selon Me Sombié

Yorian Gabriel Somé était le Chef d’état major général des armées avant l’avènement de la révolution d’août 1983. Il a été mis de côté après ces événements et muté à Ouahigouya.

Revenant sur les circonstances de sa mort, demandées par Me Mamadou Sombié, le général Diendéré soutient qu’il s’était réfugié à Ouahigouya en même temps que le Commandant Fidèle Guebré, parce qu’ils étaient considérés comme les animateurs de l’arrestation de Thomas Sankara alors qu’il était Premier ministre.

Il dit ceci : « On les a fait venir, on les a internés dans une pièce de la "villa Togo" au sein du conseil de l’entente. Quelqu’un est allé jeter une grenade dans leur pièce. Et jusque là, personne ne sait où se trouve leurs corps », explique le général Diendéré.

Quant au Commandant Amadou Sawadogo, l’ex chef de la sécurité du conseil de l’Entente affirme devant le Tribunal qu’il a été assassiné en août 1983 au niveau du barrage de Tanghin. On lui aurait tendu un piège lui disant de rejoindre des éléments pour une réunion.

Et Me Mamadou Sombié, de la défense, de conclure que l’avènement de la révolution d’août 1983 était des années de braises. « Du sang a coulé sous la présidence du capitaine Thomas Sankara. Accuser aujourd’hui un soldat, c’est lui faire porter une camisole de force. Nous admirons tous Thomas Sankara, mais il n’était pas un Saint » conclut-il

Il n’en fallait pas plus pour faire réagir l’assistance dans la salle. Le président du Tribunal exige du silence pour la suite des débats..

Lefaso.net

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22h.30

Le passage des témoins pourrait débuter le lundi 15 novembre 2021

Après trois jours, l’audition du général Gilbert Diendéré a pris fin, ce jeudi 11 novembre 2021 à 13h30. « Je n’ai pas de choses particulières à dire. J’attendrai volontiers le passage des témoins. Je suis satisfait d’avoir donné certains éléments qui permettent de savoir que moi, Gilbert Diendéré, je n’étais pas le chef du commando et n’étais pas membre du commando qui est allé au conseil de l’Entente. Aussi, je voudrais ajouter que le fait que le parquet ait laissé tomber le chef d’accusation d’assassinat pour celui de complicité d’assassinat est déjà une bonne chose », a déclaré le général Gilbert Diendéré, avant d’aller saluer des avocats de la partie civile, avec le poing.

Avant de suspendre l’audience, le président du tribunal, Urbain Méda, a donné la liste des premiers témoins qui seront entendus le lundi 15 ou le mardi 16 novembre. Il s’agit de :

 

- Abdoul Salam Kaboré, pharmacien-commandant et ancien ministre de la Santé et des Sports ;

 

- Daouda Traoré, ancien directeur de la Délégation du peuple au logement, ancien directeur général de la Douane et chroniqueur militaire de la guerre de Noël ;

 

- Boukari Kaboré dit « Le lion », ancien commandant du Bataillon d’intervention aéroportée (BIA), alors basé à Koudougou ;

 

- Basile Guissou, ancien ministre des Relations extérieures et de la Coopération et ancien ministre de l’Information ;

 

- Pierre Ouédraogo, ancien secrétaire général national des comités de défense de la révolution (actuellement en voyage).

 

Selon le président, ces témoins passeront à la barre, après le passage de deux accusés qui étaient tous les deux en service à l’Escadron motocycliste commando (EMC). Il s’agit de Albert Pascal Sibidi Bélemlilga, Diakalia Démé, respectivement adjudant-chef et adjudant-chef major au moment des faits. Ils sont poursuivis pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat. Pascal Sibidi Bélemlilga est défendu par le commis d’office Me Mamadou Coulibaly. Quant à Diakalia Démé, sa défense sera assurée par un autre avocat commis d’office, Somé Olivier.

LeFaso.net

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