Dimanche 23/01/2011-20h.
Les récentes émeutes en Algérie qui sont très loin
d'avoir connu l'ampleur des émeutes de Tunisie ont
cependant été ensanglantées par 5 morts (plus de 70 en Tunisie)
et par des centaines de blessés surtout parmi les forces de l'ordre.
A l'évidence, en comparaison du passé, la police a fait preuve
de retenue. Mais ce sont 5 morts de trop. Depuis les mesures
gouvernementales de plafonnement des prix, grâce aux subventions
et aux suppressions de taxes, sont appliquées selon nos
amis avec lesquels je me tiens en relation. Ce qui explique sans
doute l'arrêt des émeutes.
Vendredi soir, s'est tenu à Alger à la Maison des Syndicats une
rencontre de plusieurs syndicats "autonomes" :
(SNAPAP (administrations publiques),CLA (lycées);SATEF
(éducation et formation), CNES (enseignants du supérieur)
et de la Ligue des Droits de l'Homme, plus une dizaine de
petites associations et le soutien des partis: FFS(socialiste), RCD(laïc),
MDS(ex-communiste), PLJ(Parti pour la Justice et la Liberté).
Une cordination a été créée qui appelle à une marche à Alger le 9 février
pour un "changement de régime". C'est la première fois depuis longtemps
que des syndicats, des associations et des partis s'unissent. Nous avions
senti, en octobre dernier, lors de notre rencontre avec des syndicats
autonomes, cette aspiration nouvelle au rassemblement.
Toutefois,le PADS(communiste) et le PT(trotskyste) n'en font pas partie,
pour diverses raisons, différentes pour ces deux partis,mais qui tiennent
aux mots-d'ordre.
De son côté le RCD(laïc) de Saïd Sadi avait appelé à la marche dans Alger
d'hier samedi. Celle-ci n'était soutenue, parmi les autres partis que
par le MDS (ex-communiste). Cette marche était interdite (vous avez lu
ma protestation) et les forces de police était particulièrement nombreuses.
Heureusement il n'y a pas eu de morts. Le nombre de blessés varie selon
les sources; 42 selon Saïd Sadi; 20 selon le Ministère de l'Intérieur.
A noter que parmi les forces démocratiques toutes ne sont pas d'accord
sur le mot d'ordre de levée de l'état d'urgence qui a été instauré en 1990
pour faire face à la subversion islamiste. Certaines pensent que la menace
demeure. Lors des récentes émeutes les islamistes n'ont cependant pas
réussi à en prendre le contrôle, contrairement à 1988. Certains partis
reprochent également à la Coordination de vendredi dernier et au RCD de ne
pas mettre en cause le libéralisme économique et la responsabilité de la
Banque mondiale et du FMI dans les difficultés actuelles des Peuples.
BD