Sable doré du Grand Erg
Chaos rocheux du Tassili
Le sable de la mémoire coule dans vos mains.
Mains des bâtisseurs de ksour
Mains noueuses des fellah
Mains des tisseuses Ath Hichem
Mains des joailliers Ath Yeni
Mains aux ongles arrachés des martyrs de Novembre.
Le sable de la mémoire s’écoule de leurs mains.
Le Peuple des Ombres accompagne mes pas
Le long des rampes des rues d’Alger
Dans les ruelles mystérieuses de la vieille Casbah.
Le sable de la mémoire s’écoule dans nos mains.
Le sable et la chaux des murs de Serkadji
N’étouffaient pas le cri
Vive l’Algérie
Des suppliciés de l’aube du 19 juin.
Le sable de la mémoire est gorgé de leur sang.
Des cimes du Djurdjura aux gorges de Kherrata
Terre meurtrie, Ô Djazaïr !
Votre voix toujours présente dit
Ne nous oubliez pas.
Le sable de la mémoire s’écoule de tes mains
Sans jamais se tarir
Peuple qui tant souffrit et jamais ne céda.
Le sable de la mémoire court sur les plages
De Jihel aux Andalouses parmi les parasols aux si vives couleurs
Les enfants jouent dans le sable qui leur dit les souffrances des crevettes Bigeard.
Le sable de la mémoire repose dans nos mains.
Bernard DESCHAMPS
19 juin 2015