Il se confirme que ces manifestations sont sans commune mesure avec les manifestations de 1988 encadrées par le FIS qui quelques
mois plus tard gagnera les élections municipales. Aujourd'hui
c'est un mouvement de colère spontané que les salafistes ont
d'ailleurs condamné.  Ce n'est pas "une situation quasi insurrectionnelle"
contrairement à ce qu'ont écrit certains journaux. Cette
révolte d'une partie de la jeunesse n'est pas propre à l'Algérie.
Tous les pays, d'Afrique notamment, sont
frappés par les hausses des prix des produits alimentaires. La FAO met l'accent sur des causes conjonturelles (la sécheresse dans les pays producteurs de blé; l'incidence de la hausse du prix du pétrole brut sur l'économie) et sur des causes économiques et politiques :
pour le profit, recul des cultures de maïs et de canne à sucre au profit des "biocarburants"; accroissement de la consommation dans le monde;dérèglementation des marchés...Les intances financières
internationales font pression sur les gouvernements pour qu'ils
suppriment l'encadrement des prix à la consommation qui
maintenait ceux-ci dans des proportions raisonnables. L'Algérie
résiste et maintient malgré tout ses subventions pour le pain et le lait.
Que décidera le Comité interministériel qui se réunit cet après-midi ?
Rappel: le SMIC est en Algérie de 150 €/mois; 140€ au Maroc et 105 € en
Tunisie.
Amicalement à vous.
Bernard DESCHAMPS