Les pressions sur l'Algérie s'accentuent pour la contraindre à reconnaître le CNT libyen. Elle est de fait le seul Etat maghrébin à ne pas l'avoir reconnu. Elle n'est pour autant pas isolée. C'est actuellement le cas de quelque 130 nations sur les 193 que compte l'ONU (bientôt 194 si, comme je l'espère, la Palestine y est prochainement admise) En Afrique, seuls 20 pays sur 54 ont manifesté cette reconnaissance et parmi les refus, de grandes nations comme l'Afrique du Sud, l'Angola, le Congo, le Mali, le Niger, etc.
Bien évidemment, personne ne veut entendre les raisons qui fondent cette position officielle de l'Algérie: le droit des Peuples à disposer d'eux-mêmes et la non ingérence dans les affaires intérieures d'un pays qui sont pourtant des droits fondamentaux affirmés par l'ONU. Les commentateurs (y compris malheureusement Hassane Zerrouky dans l'humanité) préfèrent parler de complicité avec Kadhafi afin de disqualifier l'Algérie. La haine est décidément tenace !
Au moment où j'écris, confirmation nous est donnée de la présence en Algérie de l'épouse du "Guide" et de deux de ses enfants pour des raisons humanitaires alors que le CNT les réclame pour les juger. Mais comment pourrait-on faire confiance au CNT pour un procès équitable, quand plusieurs de ses dirigeants , dont son président, sont ceux qui avaient condamné à mort les infirmières bulgares et un médecin palestinien accusés à tort d'avoir inoculé le sida à des enfants libyens.
Une dernière remarque. La frontière algéro-libyenne et la région du Sahel sont , depuis le début de la guerre de l'OTAN , le terrain d'un énorme trafic d'armes en provenance des livraisons par la France aux rebelles et en raison du pillage des dépôts de munitions libyens. Cette situation est d'autant plus dangereuse que les islamistes radicaux sont les alliés du CNT : le chef militaire des rebelles à Tripoli, Abdelhakim Belhaj est un ex-djihadiste. Comment ne pas faire le rapprochement avec les récents attentats en Algérie (23 morts à Cherchell) revendiqués par AQMI en raison du prétendu "soutien [de l'Algérie] au régime Kadhafi"
La convocation d'une Assemblée Générale exceptionnelle des Nations Unies, comme le prévoit l'article 20, s'impose d'urgence pour éteindre l'incendie allumé dans la région par le Conseil de Sécurité et par l'OTAN.