Quand vient la nuit…
Les derniers rayons du soleil embrasent le col de Cabane-Vieille au -dessus du cimetière, projetant vers le ciel leurs paillettes d’or, tandis que l’ombre, peu à peu, recouvre la montagne, accentuant les contrastes. Dans la plaine, au loin, les gens d’en bas, continuent d’être inondés de lumière. Les dernières stridences des cigales se sont tues, seul le roucoulement d’une tourterelle meuble le silence. Les chauves-souris nous frôlent de leur vol furtif. La clarté qui colore encore le sommet du Brion, recule lentement telle la flamme d’une bougie qui se consume. Comme la vie, le jour doucement s’éloigne.
La fin du jour, contrairement à l’aube, est pour moi un moment difficile. Je suis monté ce soir déposer quelques fleurs sur la tombe d’Annie.
Matin triomphant…
« Pluie avant sept heures, beau temps pour onze heures. » Le tonnerre a grondé cette nuit sur les Cévennes. Le sentiment délicieux de se sentir à l’abri quand l’orage se déchaîne. Ce matin il fait beau. Pas un nuage. Dès huit heures, j’ai pris la draille. Mes écouteurs me repassent en boucle mon dernier cours d’arabe. Un nuage de piérides s’envole d’un rocher et m’accompagne. Du sol humide monte le parfum poivré de la menthe. De loin en loin, au milieu de jeunes châtaigniers chargés de bogues encore minuscules, des châtaigniers morts dressent leurs bras décharnés vers le ciel. Symboles de l’éternel renouvellement de la vie.
Dimanche 31 juillet 2016