Etienne et Laurette…Laurette, c'était à la fois la mercerie emblématique de la rue Nationale à Beaucaire où l’on était assuré de trouver le plus beau vêtement qui soit pour enfant, et la confidente, la grande sœur, compréhensive et toujours prête à aider. On ne passait pas devant sa boutique sans s’arrêter pour lui dire un petit bonjour.
Laurette comme Etienne, était une Communiste, membre de la direction de la section communiste de Beaucaire, disponible pour toutes les tâches militantes, présente aux réunions, toujours souriante mais avec son franc parler. Elle avait pour nous ses camarades des attentions particulières. Périodiquement elle nous invitait pour déguster son plat préféré, les pieds paquets, qu’elle cuisinait merveilleusement. Nous passions alors des moments pleins d’une chaleureuse amitié dans leur jolie salle à manger à laquelle on accédait à l’étage par un escalier en colimaçon datant du Moyen-âge.
Et elle était une aide précieuse pour Etienne dans ses responsabilités de militant et d’adjoint chargé de l’Action sociale auprès du Maire José Boyer. Elle l’avait rencontré à sa libération du camp de concentration de Buchenwald où, Résistant au nazisme, il avait été déporté. Ils ne se quittèrent plus.
L’an dernier pour son anniversaire, Colette sa fille et Jean-Paul son fils avaient invité ses camarades et ses ami(e)s pour un repas chez Colette à Alès. Nous avions évoqué plein de souvenirs. Elle rayonnait.
Laurette nous a quittés ce 7 novembre 2020 et nous sommes tous orphelins.
Je pense très fort à ses enfants et petits- enfants dans la peine. Je les embrasse affectueusement.
Bernard DESCHAMPS