MONTAURY EN AUTOMNE
Mon jardin...
Voilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon,
Voilà l’errante hirondelle.
Qui rase du bout de l’aile :
L’eau dormante des marais,
Voilà l’enfant des chaumières
Qui glane sur les bruyères
Le bois tombé des forêts.
Alphonse de Lamartine
LES MISERABLES
On ne sort pas indemne de la projection de ce film de Ladl Ly. Les scènes d’émeutes dans un quartier de Montfermeil sont singulièrement éprouvantes. Elles le sont d’autant plus qu’elles reflètent la réalité de certains quartiers populaires de NOTRE pays et elles conduisent à nous interroger : comment en arrive-t-on là ? La faute aux flics ? Aux islamistes ? Loin des idées simplistes, l’auteur-réalisateur qui est lui-même originaire d’un de ces quartiers, refuse ces clichés. Sans éluder la responsabilité personnelle de certains policiers, il nous les montre engagés contre leur gré dans un engrenage qui les dépasse et auquel ils font face avec leur tempérament, l’idée qu’ils se font de la société, avec leurs défauts et leurs qualités. Les Frères musulmans apparaissent brièvement au début du film pour raisonner les "petits Frères » qui font des bêtises…Les misérables sont évidemment ceux qui perpétuent une société d’injustices, de discriminations, de frustrations. Cela n’est pas dit par Ladj Ly, il a réalisé un film, rien qu’un film, mais un film qui donne à voir et à penser. Et c’est déjà beaucoup.
Les premières images nous montrent un jeune enveloppé dans notre drapeau national, un soir de victoire de l’équipe de France de foot. Pour mieux exprimer sans doute que ces jeunes loin d’être rétifs à leur intégration* dans la communauté nationale, au contraire la revendique. Cela nous interpelle n’est-ce pas ?
B.D. 28/11/2019
* Il y aurait beaucoup à dire sur la notion d’intégration, le plus souvent utilisée pour nier les antécédents culturels des nouveaux Français qui peuvent constituer de précieux apports à notre identité française en perpétuel devenir.
LA LUTTE FINALE
Ce matin (vendredi), j’ai distribué dans mon quartier le tract du PCF qui soutient la journée de lutte du 5 décembre. J’ai partout été bien accueilli, notamment sur un chantier de construction où les ouvriers m’ont cordialement reçu au cri de « C’est la lutte finale ! » En parlant avec eux je me suis rendu compte qu’il s’agissait plus que d’une manifestation de sympathie. C’était l’expression d’une volonté d’engager un mouvement qui cette fois débouche sur un succès. Avec l’idée que les grèves partielles, de courte durée, les manifestations traditionnelles sont devenues inopérantes et qu’il faut frapper un grand coup. C’est une idée que j’avais déjà rencontrée chez de nombreux Gilets jaunes. A l’évidence, et c’est le cas dans de nombreux pays actuellement, face au capital pourrissant, l’idée grandit qu’il faut frapper fort. Mais cela demandera beaucoup d’efforts et de persévérance.
Bernard DESCHAMPS
30/11/2019