SAMEDI 17 OCTOBRE 2015 à 18 H.
NÎMES, Palais de Justice (Bd. De la Libération)
ALES, Fort Vauban (Entrée)
Octobre 1961. Alors que les négociations entre l’Etat français et le GPRA (Gouvernement Provisoire de la République Algérienne) en vue d’un cessez le feu sur la base du droit des Algériens à l’autodétermination, entrent dans leur phase finale, l’OAS (Organisation Armée Secrète) du Général français Raoul Salan multiplie les crimes et les attentats en France et en Algérie. Le Président de la République, Charles de Gaulle, a lui-même essuyé une tentative d’assassinat à Pont sur Seine le 8 septembre. Les partisans de l’Algérie française se déchaînent pour enrayer le processus qui va conduire aux accords d’Evian du 8 mars 1962 et à l’indépendance de l’Algérie qui sera effective le 3 juillet 1962.
C’est dans ce contexte que le 5 octobre 1961, un Conseil interministériel présidé par le Premier ministre Michel Debré avec la participation du ministre de l’Intérieur Roger Frey et les représentants du Secrétariat général de la présidence de la République décide un couvre-feu de 20h.30 à 5h.30 du matin pour les Algériens de Paris et de la région parisienne et charge de son application le Préfet de Police de Paris Maurice Papon qui s’est « illustré » dans la répression au Maroc et en Algérie.
Pour protester contre cette mesure inique, les responsables parisiens de la Fédération de France du FLN appellent à une manifestation pacifique dans les rues de Paris pour le 17 octobre. Des milliers d’Algériens, femmes, hommes, enfants, déferlent sur les grands boulevards. Le service d’ordre du FLN veille à ce que les manifestants n’aient aucune arme, même pas un canif.
La répression par la police parisienne aux ordres de Papon va être terrible. Des milliers de participant(e)s sont matraqués, parqués au Palais des Sports de la Porte de Versailles, pendus aux arbres des bords de Seine ou noyés. Les études historiques les plus sérieuses chiffrent le nombre de morts à plusieurs centaines et les blessés par milliers.
Ce crime d’Etat a enfin été reconnu et condamné en 2012 par le Président de La République française, François Hollande. Mais de nombreuses zones d’ombre demeurent, notamment en ce qui concerne la tenue du Conseil interministériel du 5 octobre 1961 et sur les responsabilités de chacun des participants à ce Conseil.
Nous rappellerons ce crime le samedi 17 octobre 2015 en exigeant que toute la lumière soit faite sur cette page noire de notre histoire.
Le Conseil d’administration de France-El Djazaïr