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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 15:06

election presidentielles algerieLA CAMPAGNE ÉLECTORALE DÉBUTE AUJOURD'HUI ET SE PROLONGERA JUSQU'AU 13 AVRIL

Comment séduire 22 millions d'électeurs
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C'est donc parti pour 21 jours, du 23 mars au 13 avril, de bataille électorale avec meetings, discours et bien sûr de belles promesses...

A vos marques, prêts,... partez! C'est ce matin que sera donné le coup d'envoi de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain. C'est donc parti pour 21 jours, du 23 mars au 13 avril, de bataille électorale avec ses meeting, ses discours, et bien sûr ses belles promesses. Petit décryptage de ces trois semaines où les six candidats retenus par le Conseil constitutionnel tenteront de convaincre les 22 millions d'électeurs. On commence d'abord par rappeler les six candidats. Il y a bien sûr le «remake» de l'élection de 2004, avec les deux favoris, le président sortant Abdelaziz Bouteflika et son ex-Premier ministre Ali Benflis.
Il y a aussi les trois habitués qui ne sont pas à leur première présidentielle, Moussa Touati (FNA), Ali-Fewzi Rabaïne (AHD54), et Louisa Hanoune (PT) qui, elle, porte la double casquette d'habituée et de femme de cette élection. Enfin, on trouve le «bleu» Abdelaziz Belaïd (Front el Moustakbel) qui est novice dans l'arène. En plus de Abdelaziz Belaïd, la nouveauté de ce scrutin ce sont les chaînes privées et les réseaux sociaux. En fait, il faut bien l'avouer que cette année, la campagne électorale a débuté bien avant aujourd'hui.
Les candidats ont pu s'échauffer sur la Toile et les plateaux des chaînes privées. Pour la première fois de l'histoire de l'Algérie, une élection présidentielle se déroule avec une ouverture audiovisuelle, même si elle n'est pas officielle. On a vu les candidats et leurs partisans se bousculer sur les plateaux TV. Un par un, ils venaient défendre leur cham-pion. On a même vu des candidats lancer leur propre chaîne dédiée spécialement à l'élection, à l'instar de Wiam TV, du candidat Bouteflika.
Néanmoins, cette ouverture pose un problème et une interrogation. D'abord le problème. Ces chaînes ne sont pas officiellement algériennes vu qu'il n'y a pas encore de loi sur l'ouverture audiovisuelle. Donc, elles ne sont donc pas de droit algérien, a priori elle ne sont pas soumises à la loi algérienne. Ce qui d'abord ne permet pas d'éviter les dérapages et surtout ne réserve pas de droit de parole identique à chaque candidat. On peut ainsi trouver un candidat qui monopolise la parole dans une chaîne pendant toute la campagne, alors que l'on m'accorde pas une minute à un autre candidat et vice versa...Voilà pour le problème, place à l'interrogation. Celle-ci réside dans l'avenir de la télé publique? Quelle place lui reste-t-il quand on voit comment l'unique c'est fait «écraser» par ces télés privées. Même un partisan acharné du nationalisme comme Ahmed Ouyahia a choisi une chaîne privée pour sa première apparition après son retour aux affaires de l'Etat en tant que chef de cabinet de la Présidence. A quoi sert maintenant l'Entv? Que lui reste-t-il si elle n'est même plus capable d'assurer un service public avec des entretiens de nos officiels, à défaut de vrai débat? Sûrement pas des programmes de qualité...S'agissant des réseaux sociaux, il est à signaler qu'ils ont pris une grande place dans cette bataille présidentielle. La majorité des candidats ont ouvert des sites officiels, des pages Facebook, et même des comptes Tweeter. Ils ne les utilisent pas encore pour communiquer directement avec les électeurs, mais comme support de propagande et d'information.

Les dépenses et leurs sources?
Autre point à passer au «scanner», les coûts de la campagne électorale!Les candidats ne sont pas autorisés à dépenser autant qu'ils le souhaitent ou le peuvent. En effet, les dépenses de campagne d'un candidat à l'élection présidentielle ne «peuvent excéder un plafond de 60 millions de DA pour le premier tour et ce montant est porté à 80 millions de DA en cas de deuxième tour», est-il noté dans l'article 205 de la loi électorae. Cependant, tout candidat à l'élection présidentielle peut prétendre à un «remboursement forfaitaire de l'ordre de 10%», dans la «limite des frais réellement engagés». Le taux de remboursement des frais de campagne de l'Etat est proportionnel aux résultats du candidat. Ainsi, lorsqu'un candidat obtient entre 10 et 20% des suffrages exprimés, il voit 20% des dépenses engagées lors de sa campagne pris en charge par l'Etat. Un candidat qui remporte plus de 20% des votes, bénéficie d'un remboursement par l'Etat à hauteur de 30%, soit le taux maximum de remboursement, etc... Le problème se situe dans l'opacité de cet argent. D'abord, de sa source. Ensuite, du comment il a été dépensé et enfin, si la somme déclarée par les candidats est véridique, c'est-à-dire s'ils n'ont pas dépensé moins que ce qu'ils déclarent pour avoir une plus grosse somme remboursée par l'Etat, ou bien s'ils n'ont pas dépensé plus que la loi ne l'autorise, et cela pour des raisons «obscures»... La «chkara» va donc être de mise. Et quand l'argent circule dans le circuit parallèle, il est difficile, voire impossible de le contrôler. La Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle (Cnsep) aura donc du pain sur la planche. Avec ses démembrements locaux (wilayas et communes), elle veillera au respect de l'ensemble des règles régissant la campagne électorale à travers les éventuels recours qui leur parviendraient des candidats et leurs représentants. La loi électorale a défini les principes régissant la campagne, à savoir l'équité, l'égalité des chances entre candidats, la crédibilité, la probité, la concurrence loyale et le respect des règles de l'ordre public en ce qui a trait à l'action politique. Dans ce cadre, la Commission est appelée à veiller au respect par les candidats de l'interdiction d'utiliser les langues étrangères dans les activités politiques, au respect du programme électoral, à l'interdiction de la violation des dispositions d'organisation de meetings et de manifestations publiques et au recours à la publicité commerciale. Elle veillera également à garantir les droits des candidats à une distribution équitable du droit de parole dans les médias. Elle est en outre, habilitée à ordonner l'arrêt immédiat de tout agissement interdit et le retrait du moyen de promotion, objet de litige ainsi que la saisine du procureur général à chaque fois qu'un comportement implique une qualité pénale.
La campagne électorale sera notamment suivie tout au long de son déroulement par des observateurs internationaux invités par l'Algérie, en plus des membres de la Cnsep, les candidats et leurs représentants.

Une guerre de meetings...
La «cuvée» 2014 sera également une guerre de meetings. Les partisans du candidat Bouteflika, qui effectueront à sa place la campagne, animeront 138 meetings populaires. Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem et les secrétaires généraux du FLN et du RND, Amar Saâdani et Abdelkader Bensalah, ainsi que le président du MPA, Amara Benyounès et celui de TAJ, Amar Ghoul, sillonneront le pays pour porter la voix du président. Le candidat Belaïd, engagé par son parti, le Front el Moustakbal, compte s'adresser directement aux électeurs dans 21 wilayas du pays. Ali Benflis, soutenu par plusieurs formations politiques, animera des meetings électoraux dans les 48 wilayas du pays.
Moussa Touati, engagé par son parti, le Front national algérien (FNA), compte tenir 41 meetings à travers le pays où il expliquera aux électeurs son programme.
De son côté, la candidate du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, compte faire le tour du pays. Alors que Rebaïne se contentera de 30 wilayas. Voilà donc une petite radioscopie de ce qui vous attend durant ces trois semaines très politiques...

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