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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 21:44

El Moudjahid DZ

Relance de l’économie : Les grands dossiers du Président

PUBLIE LE : 16-12-2019  

C’est une avalanche de défis économiques que le président Abdelmadjid Tebboune aura à inscrire au chapitre des urgences. Un plan Marshall s’imposera pour réussir le passage d’une économie en berne, à une économie de l’efficacité. Les 42 semaines de protestation populaire ont été marquées par un déficit structurel des réserves de change, un financement conventionnel qui pousse l’inflation, une dégradation des finances publiques, ainsi qu'une dépréciation inédite de la monnaie nationale.

 M. Mohamed Bouchakour, universitaire, estime qu’il est temps d’aller vers une «transcription économique des messages politiques» scandés par des millions d’Algériens à travers le territoire. En termes de propositions, il relève la nécessité d’une politique de la jeunesse, avec à la clé une territorialisation et une sectorialisation du potentiel existant. Il relève également l’impératif d’«affronter une économie très abîmée sur le plan des équilibres financiers internes et externes». Dans ce registre, M. Omar Berkouk, expert financier, brandit l’argument d’une «véritable économie de marché qui favorise l’éclosion d’entreprises créatrices de richesse et d’emploi». (souligné par moi, BD).

A ce sujet, le cas des entités activant dans le Btph, secteur vital pourtant, interpelle. La sonnette d’alarme est tirée. La Confédération algérienne du patronat prévient que si rien n’est fait, ce seront 350.000 entreprises qui risquent de mettre la clé sous le paillasson avec la disparition de 1.7 millions d’emplois. D’autre part, M. Berkouk préconise un «diagnostic qui touchera entre autres les finances publiques, les entreprises publiques, les banques publiques, à la dette du Trésor public vis-à-vis de la Banque d’Algérie. Au terme de cet audit, il sera constaté que les finances publiques sont «plombées» pour 10 ans». Aussi le gouvernement de Tebboune aura à revoir la politique industrielle baptisée «Made in Algeria» avec la mise en place d’écosystèmes pour les secteurs automobile, électroménager et  électronique afin d’apporter une meilleure valeur-ajoutée locale. S’ajoutent le défi énergétique. D’une part, le programme des EnR, dites énergies d’avenir, qui connait quelques lenteurs et la consommation locale en gaz naturel notamment risque de mettre en péril les capacités de l’Algérie à l’exportation à compter de 2030. D’autre part, la crise politique a conduit à une méfiance des investisseurs étrangers. D’où l’impératif de rétablir la confiance avec eux. (souligné par moi, BD)

Complexe est l’équation. A cette pléthore de défis, vient se greffer un autre, et non des moindres : le chômage universitaire. Les diplômés qui arrivent sur le marché du travail sont de plus en plus confrontés à de sérieuses difficultés d’insertion professionnelle. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur a atteint, en septembre 2018, selon les statistiques de l’ONS, 27,9% de la population au chômage. Il sera également question de la périlleuse réforme du système des retraites. Seront nécessaires des réformes structurelles et courageuses, dont la refonte dus système fiscal, avec comme condition l’amélioration de la fiscalité ordinaire pour supplanter la fiscalité pétrolière, la révision du système des subventions. Pour mener à bon port sa démarche économique, le futur staff gouvernemental doit impérativement trouver meilleure parade et mener une lutte sans merci contre la corruption et l’informel qui saignent l’économie nationale. En d’autres termes, concrétiser la gouvernance économique.        

    Fouad Irnatene

(Photo de M. Abdelmajid TEBOUNNE)

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