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5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 08:37

Radiographie du nouveau gouvernement algérien

   A la suite des élections législatives du 4 mai 2017, le Président Abdelaziz Bouteflika a nommé le 25 mai un nouveau gouvernement présidé par M. Abdelmadjid Tebboune en remplacement de M. Abelmalek Sellal qui était en poste depuis le 3 septembre 2012 .

   M. Tebboune a 72 ans. Il est diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration (promotion Larbi Ben M’Hidi). Nommé ministre en 1991 dans le gouvernement de Sid Ahmed Ghozali, il a depuis été plusieurs fois titulaire d’un portefeuille ministériel (commerce, culture, habitat…) y compris dans le dernier gouvernement Sellal.

   Ce nouveau gouvernement de 28 membres compte 15 nouveaux ministres (Agriculture, Condition féminine, Emploi, Energie, Finances, Industrie, Santé…), 13 ont été maintenus (Culture, Défense Nationale, Education Nationale, Intérieur, Justice…) dont 4 qui changent d’affectations.

   Les représentants des formations politiques y sont en nombre restreint : 3 FLN, 1 MPA et 1 TAJ. Le parti MSP (ex-Hamas) et son allié FC dont on annonçait l’entrée ont refusé toute participation. C’est un gouvernement de techniciens qui compte plusieurs walis ayant assumé d’importantes responsabilités à Annaba, Batna, Béchar, Blida Oran, Tizi-Ouzou, Tlemcen, etc. Il compte 4 femmes ministres qui sont titulaires des portefeuilles de l’Education Nationale ; de l’Environnement et des Energies renouvelables ; de la Poste, des Télécommunications et du Numérique ; de la Solidarité nationale de la Famille et de la Condition féminine,

   On note que la Ministre de l’Education Nationale, Mme Nouria Benghabrit dont les réformes sont durement combattues par les  extrémistes religieux est confirmée dans ses responsabilités, ainsi que les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle.

   Le portefeuille des Affaires Etrangères passant de M. Ramtane Lamamra à M. Abdelkader Messahel ne devrait pas entraîner de changement d’orientation de la politique extérieure de Paix de l’Algérie très encadrée par sa Constitution, si ce n’est confirmer l’attention qu’elle porte à l’Afrique, domaine dans lequel le ministre Messahel est très actif.

   C’est un gouvernement d’inspiration néolibérale (plusieurs ministres sont des proches de l'homme d'affaires Ali Haddad qui dirige le Forum des chefs d'entreprises (FCE) depuis le 27 novembre 2014), soucieux cependant de la souveraineté économique et politique de l'Algérie. Un gouvernement confronté à la baisse des prix mondiaux des hydrocarbures et qui, face à cette situation compliquée pour les finances algériennes, a notamment pour objectif de réduire la facture des importations, ce qui implique un desserrement des contraintes imposées par plusieurs accords internationaux dont l’accord d’association Algérie-Union Européenne en vigueur depuis 2005 et un développement des productions algériennes en particulier alimentaires.

Bernard DESCHAMPS, 6 juin 2017

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commentaires

Q
Merci de nous tenir informés puisque nos média nombrilistes ne le font pas ! Il est tellement plus facile de blablater sur les mêmes sujets depuis des mois à partir de sondages dont on ne nous indique jamais la marge d'erreur et/ou l'écart type.
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