Ajustements ou Révolution démocratique ?
Jérôme Cahuzac a commis une faute grave contre la France et contre la Démocratie. La sanction doit être exemplaire. Mais vous avez sans doute remarqué que la plupart des « procureurs » dénoncent la faute individuelle du corrompu sans mettre en cause l’organisation sociale qui l’a favorisée, une société du profit maximum, dans laquelle la réussite se mesure à l'épaisseur du portefeuille. La transparence des revenus et des patrimoines est bien sûr nécessaire mais elle ne s’attaque pas à la racine du mal dont nous souffrons. C’est une Révolution qu’il nous faut. Le mot vous effraie ? Une Révolution démocratique.
Le 5 mai pour une 6e République
Révolution démocratique ? Ce qui est cause aujourd’hui, ce n’est pas que la faute d’un homme, si grave soit elle, c’est le « système » qu’il faut changer. Par « système » j’entends une organisation économique dont le moteur – si l’on peut dire – est le profit. Un moteur à bout de souffle. Il faut donc le dépasser et construire un mode de développement dont la finalité soit l’humain. « L’humain d’abord », pour reprendre le mot d’ordre du Front de gauche pendant la campagne de l’élection présidentielle. Par « système », j’entends également une gouvernance antidémocratique, présidentialiste, quasi monarchique - la transmission héréditaire en moins - née du coup d’Etat militaire de 1958 en Algérie. Il faut la changer. C’est un objectif élevé ? Certes, mais c’est à ce niveau qu’il nous faut porter le combat. Dans le même temps, ne lâchons pas le terrain des luttes pour des objectifs quotidiens, mais vitaux. Le combat contre le démantèlement du code du travail auquel procède l’ANI, voté par une majorité de l'Assemblée nationale (et non par tous les députés) n’est pas terminé et les rassemblements du 1er mai seront à cet égard un moment important.
La Révolution démocratique en marche au Venezuela
Au moment où j’écris ce billet, le résultat de l’élection présidentielle du 14 avril est proclamé par le CEN (Conseil Electoral National) ; Nicolas Maduro, le dauphin du Président Chavez décédé il y a cinq mois, est élu avec 50, 66 % des suffrages exprimés. La participation électorale est élevée : plus de 78 %. Le candidat de l’opposition conteste ces résultats et demande un recomptage des bulletins, ce que Nicolas Maduro a aussitôt accepté. Il me semble que s’il avait triché, le résultat ne serait pas aussi serré alors que les sondages le donnaient largement gagnant et le nouveau Président n’aurait pas accepté le recomptage. La victoire de Nicolas Maduro est la victoire de la politique sociale sur l’austérité néolibérale, c’est la victoire du contrôle des richesses du pays par la Nation contre la volonté de privatisation des opposants de droite. J’espère que les milieux de la finance et les USA ne lui feront pas le coup de Pinochet à Salvador Allende. Quelle magnifique démonstration qu’ « Un autre monde est possible », comme le déclarait en 2001 le premier Forum Social Mondial de Porto Alegre (Brésil). Par des voies et sous des formes différentes selon les pays. François, écoute nous …
François Hollande au Maroc
Communiqué du PCF : « François Hollande […] a choisi, dans le dossier du Sahara occidental, de conforter son allié marocain, en soutenant son plan d'autonomie contre les résolutions de l'ONU et les recommandations de son secrétaire général pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Peuple en lutte pour sa libération dont plusieurs de ses militants viennent d'être condamnés à de très lourdes peines de prison, sans réaction des autorités françaises.
Décidément, la voix de la France a du mal à sortir du seul discours hérité d'une vision dépassée de ses rapports avec ses anciennes colonies… »
Bernard DESCHAMPS