TERRIBLE

Notre compatriote cévenol Daniel Larribe qui a récemment été libéré après  1139 jours de détention dans le nord du Mali, répondait  ce dimanche aux questions du quotidien Midi Libre. Ses réponses sont terriblement accusatrices. « Le pire moment fut au déclenchement de l’opération Serval […] Ce jour-là, nous étions dans une grotte à 1,5 km  du premier gros accrochage de la colonne terrestre dans l’Adrar des Ifhogas. Les soldats français sont ensuite passés à 300 m de nous. L’objectif était clairement de détruire les moyens d’Aqmi, pas de nous libérer. » Au cours de l’interview, il rend un hommage appuyé à un ancien colonel de la DGSE qui est désormais à son compte au sein d’une société suisse. C’est lui qui a obtenu la libération de Françoise Larribe. Comment faut-il interpréter ce fait ?

ET ILS PERSEVERENT

Après l’intervention sarkozienne en Libye qui a décuplé les risques d’instabilité et de guerres au Sahel et celle d’Hollande au Mali qui n’a rien réglé mais qui va lui permettre d’avoir enfin une base militaire dans ce pays à proximité de l’Algérie, les dirigeants français persévèrent. Ils ont tenté de faire capoter les négociations Russo-américaines en Syrie et ils ont réussi à bloquer un accord sur le nucléaire iranien. Ce qui n’est sans doute pas pour déplaire aux dirigeants états-uniens qui conservent ainsi le beau rôle, tout en maintenant leur orientation agressive. Mais le prestige de la France dans le Monde en sort terriblement terni. A propos, vous avez sans doute noté que l’artisan inlassable de l’accord avec la Syrie est le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, nommé délégué de l’ONU après que Kofi Annan ait jeté l’éponge. Les démarches de Lakhdar Brahimi s’inscrivent dans le cadre de la grande politique tiers-mondiste de l’Algérie depuis l’indépendance.

HOLLANDE-NETANYAHOU

Dimanche, j'ai regardé la télévision et j’ai ainsi pu suivre la conférence de presse commune Hollande-Netanyahou. Première remarque : depuis quand un Président de la République française accepte-t-il de participer à une rencontre avec la presse, non pas avec son homologue, le Président de la République d’Israël, mais avec le Premier Ministre ? Seconde  et douloureuse remarque : dans un interminable monologue, Netanyahou a fait la leçon à Hollande au sujet de l’Iran. Et Hollande a platement approuvé.

Le spécialiste de politique extérieure de BFMTV a opportunément rappelé qu’Israël  possède l’arme atomique et refuse de signer le Traité de non-prolifération. C’est la France qui, en 1956, lui a fourni les moyens de se doter de cette arme terrifiante. Le journaliste a toutefois fait une erreur en affirmant que c’était sous De Gaulle, alors que celui-ci n’est arrivé au pouvoir qu’en 1958. En 1956, c’est le socialiste Guy Mollet qui était Président du Conseil.

Troisième remarque, et cela m’a mis en colère, le Président de la République française, au lieu de condamner fermement la poursuite de la colonisation de la Palestine par Israël, s’est borné à dire : « On connait la position de la France… » Espérons qu’il se rachètera demain lors de sa rencontre avec le Président de l’Autorité palestinienne

ENFIN UNE BONNE NOUVELLE

Après l’assassinat des deux journalistes de RFI et l’enlèvement du Père Georges Vandenbeusch, enfin une bonne nouvelle, Francis Collomp qui était retenu en otage au Niger a réussi à s’enfuir. Il est enfin libre ! Mais les autorités françaises n’y sont pour rien. Pourtant Fabius se précipite pour en recueillir le bénéfice…

HOLLANDE A RAMALLAH

A Ramallah, en territoire palestinien, François Hollande a déclaré : « La France demande l’arrêt total et définitif de la colonisation. ». Bien. Sans toutefois exiger que les territoires déjà annexés par Israël soient rendus. Mais la déclaration néanmoins est positive. Quel crédit cependant peut-on lui accorder, alors qu’il n’avait pas osé la veille, l’affirmer face à Netanyahou ?

Bernard DESCHAMPS

18/11/2013