MANIFESTATION DU MOUVEMENT BARAKAT
Le mouvement Barakat, opposé au processus électoral en cours, a réussi à manifester hier samedi devant la Faculté centrale, au centre d’Alger. Le rassemblement, auquel ont pris part quelques dizaines de personnes, a été toléré, contrairement aux deux précédentes sorties où la police a réprimé et procédé à plusieurs arrestations.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir)
Un samedi sans heurts à Alger. Le mouvement Barakat a pu manifester. Ce jour, la police, dont la présence a été moins marquée que lors des deux précédentes manifestations du mouvement, a reçu ordre de ne pas réprimer le rassemblement mais juste l’encadrer de sorte à ce qu’il ne déborde pas sur la chaussée.
Les militants de Barakat, regroupés devant le portail d’entrée de la Faculté centrale, la police dressant un cordon de sécurité autour d’eux, pouvaient crier à tue-tête leurs slogans hostiles au 4e mandat pour Bouteflika et leur rejet du processus électoral.
C’est ce qu’ils feront pendant 40 minutes, avant de se disperser dans le calme. «Barakat, Barakat !», Ulac l’vot, ulac», «Djazaïr hora démocratia», «Ni Oudjda, ni DRS» ou encore «Y en a marre de ce pouvoir !», étaient notamment les slogans entonnés en chœur durant le rassemblement.
Quelques membres des familles de disparus, qui manifestaient devant la Grande-Poste, ont intégré le rassemblement avec des pancartes haut brandies. Eux aussi s’opposent à Bouteflika et au système. Leur manifestation devant la Grande-Poste a, elle aussi, été tolérée.
Les militants du mouvement Barakat n’ont pas tenté de franchir le cordon de sécurité pour occuper la chaussée. Ils ont manifesté cantonnés sur le trottoir jusqu’à ce que Amira Bouraoui, figure de proue de ce mouvement, quitta la première les lieux de la manifestation en compagnie d’un petit groupe d’animateurs de Barakat. A sa suite, des petits groupes se détachaient de la masse compacte de devant le portail principal de la Faculté centrale.
D’autres animateurs en vue du mouvement étaient restés sur place pour se rendre disponibles aux médias. Mustapha Benfodil, l’autre porte-parole du mouvement, s’égosillait à expliquer que le mouvement Barakat est autonome, qu’il n’est asservi ni par des parties intérieures ni par des parties étrangères.
Le commentaire est inspiré par l’étrange comportement de la police qui, comme par miracle, a décidé de ne pas réprimer le mouvement et de ne pas procéder aux arrestations. D’aucuns n’ont pas hésité à voir un lien entre ce retournement dans le comportement des hommes en bleu et la déclaration, jeudi, du Quai d’Orsay qui a appelé à ne pas réprimer les manifestations.
S. A. I.
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