Est-ce une blague, comme je l'ai lu quelque part ? Qu'un individu se permette un tel acte est révélateur d'un climat inquiétant. Le 21 mars la Commission nationale consultative des Droits de l'Homme avait rendu public un rapport alarmant au sujet du racisme. Puis il y eut en juin dernier à Nîmes le comportement islamophobe de deux chauffeurs de bus et maintenant  cette profanation du drapeau algérien par un Alésien sur Facebook. Ce climat n'est pas né de rien . L'histoire nous enseigne que les périodes de crises économiques sont propices à la recherche de boucs émissaires. Dans le passé notre département n'a pas été épargné par ce fléau. Aujourd'hui la désespérance engendrée par le reniement par la gauche socialiste de ses engagements électoraux est un terreau fertile pour les idées xénophobes et racistes. Mais il y a ceux qui résistent à ces pulsions  criminelles, et il y a ceux qui les encouragent ou les tolèrent. Rappelons-nous que l'an dernier, en mars 2012, un colloque d'historiens sur la guerre d'Algérie  fut mis en état de siège à Nîmes et que sous les pancartes à la gloire de Le Pen et du FN, se trouvaient des élus de l'UMP et de l'UDI. Comment ne pas s'interroger quand le week-end dernier, on assiste à la fois aux tentatives de pontage de Fillon et du FN et que dans le même temps les médias audiovisuels privés et publics font la courte échelle à M. le Pen dont ils ont relayé généreusement les propos, alors qu'ils passaient pratiquement sous silence le plus grand rassemblement populaire fraternel et antiraciste, la Fête de l'Humanité à la Courneuve. Les semeurs de haine doivent être sévèrement sanctionnés. Nous devons exiger qu'ils soient poursuivis. Mais cela ne saurait suffire. C'est d'en bas que doit venir la riposte. C'est à chacun de nous, là où nous sommes, à exprimer notre réprobation, calmement, de façon argumentée, en déconstruisant le discours mensonger des Lepénistes et de leurs alliés actuels et virtuels qui s'attaquent aux Arabes et aux Musulmans pour détourner la colère populaire des puissances d'argent et des politiques à leur service.

Bernard DESCHAMPS

17/09/2013