29 avril 2012
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Déjà, j'entends d'ici mes amis anticléricaux: "Le père Deschamps décidément vieillit mal. Comme de nombreux vieillards, il donne maintenant dans la religion. La crainte de l'au-delà, sans doute..." Eh bien, ne leur en déplaise, je ne crains pas l'au-delà, car je n'y crois pas. Je suis athée. Je le dis sans forfanterie, ce n'est pas une posture de façade, c'est un sentiment profond, intériorisé au terme de longues réflexions et de l'expérience de toute une vie. Mais précisément, j'aime la vie et les créations humaines. L'Ave Maria en est une. Inspirée par une foi puissante que je ne partage pas, mais dont je juge le fruit merveilleusement beau et émouvant. Les Ave Maria de Gounod et de Shubert font partie du patrimoine de l'humanité .Que ce soit la mère de Jésus qui ait inspiré le compositeur a son importance. C'est l'origine de son émotion. Mais pour moi c'est un hymne à la femme, à la mère, à l'amour maternel. Et nous avons tous, caché en un coin secret, la nostalgie de l'amour de notre maman. C'est sans doute un des sentiments les plus forts qui demeure même chez les êtres les plus endurcis. Je ne suis ni choqué, ni interpellé par le fait que la foi religieuse, par le biais de la musique, suscite en nous une telle émotion. Je suis matérialiste, au sens philosophique et noble du terme et je pense que les dieux sont à l'image des hommes et non l'inverse. Les hommes au cours de l'histoire, en recherche de sens et pour expliquer ce qui, en un moment, était à leurs yeux inexplicable, ont imaginé des dieux, sources de "toutes choses". Or rien de ce qui est humain ne m'est étranger. Y compris les religions qui codifient les croyances. Toutes les religions. Toutes les cultures. Toutes les "civilisations". C'est en ce sens que je me reconnais dans les écrits de Marx.
Mais arrêtons là, sinon je vais donner raison à mes amis qui pensent que je radote. Ecoutons plutôt l'Ave Maria.
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