Les forces du Pacte pour l’Alternative démocratique se sont réunies au siège de l’UCP le 31/8/2020. Elles ont examiné les derniers développements politiques, sociaux et économiques des situations nationale et internationale.
Au niveau régional, la montée rapide des tensions politiques au sahel et en Est-mediterranée peut aggraver l’instabilité de notre region.
Sur le plan national, après sept mois de la pandémie COVID-19, les réponses données par les autorités du pays sont restées en deçà ̧ des besoins du secteur de la santé et ceux de la population. La situation sociale et économique du pays –déjà gravement détériorée par la chute des prix des hydrocarbures depuis 2015- s’est aggravée, surtout dans les domaines de l’emploi et du pouvoir d’achat du citoyen en raison du confinement et des décisions à la husarde. L’Algérie connaitra une rentrée sociale des plus difficiles de son histoire, comme le montre la double rentrée scolaire et universitaire qui se déroule dans des conditions catastrophiques.
Par ailleurs, la cascade continue des scandales de corruption touchant la haute hiérarchie militaire (il faut relever l’élément majeur de l’actualité par sa gravité) dont certains sont en fuite à l’étranger, montre bien à quel point le système qui gangrène l’Etat, menace sa pérennité́ et la sécurité nationale.
Face à ces évolutions préoccupantes, le pouvoir marqué à l’encre indélébile par son illégitimité́, s’emmure dans l’autoritarisme. Il s’obstine à nier toutes les exigences populaires exprimées par la révolution démocratique de février 2019. Opposé frontalement à la volonté et à la souveraineté populaires, il poursuit sa politique antidemocratique qui ont mené le pays à la faillite. Les institutions sécuritaires et judiciaires continuent d’être illégalement instrumentalisées pour étouffer le Hirak et interdire les droits et libertés de l’écrasante majorité des citoyen.ne.s qui s’opposent à la restauration – par la force et le fait accompli - d’un système politique obsolète.
La persistance des arrestations et de lourdes condamations d’activistes, de journalistes criminalisent la pensee politique et l'acte de presse et vise à l’étouffement de toute voix discordante sont les meilleures preuves du désarroi du pouvoir et de son incapacité à convaincre les citoyens.
La remise à flots d’une clientèle politique est avérée tout en s'attaquant au multipartisme et à l'opposition. L’octroi d’une constitution de laboratoire est une fuite en avant qui signe encore une fois une volonté de détourner et confisquer, par la force et la fraude, le droit fondamental du peuple algérien à décider librement de son avenir. Le PAD considère que la démarche référendaire du 01 Novembre 2020 ne peut en aucun cas constituer une solution durable à la gravissime crise politique que vit le pays. Il refuse de s'inscrire dans la double forfaiture d’un référendum sur une constitution imposée, à fortiori le jour anniversaire du glorieux premier Novembre.
C’est là une brutale confiscation de la souveraineté́ du peuple qui reste déterminé à obtenir le départ du système par un processus constituant souverain à travers une transition démocratique indépendante. C’est aussi une autre usurpation irresponsable d’une date historique chère qui constitue le patrimoine mémoriel et patriotique de tout le peuple.
Le PAD annonce sa volonté d’organiser des rencontres publiques autour de la problématique des libertés fondamentales - politiques ou syndicales- comme enjeux majeur de la démocratie et la citoyenneté et comme instruments indispensables à la concrétisation des objectifs démocratiques proclamés par la révolution populaires.
Les priorités sont ailleurs loin des soucis et soubresauts tragicomiques des alternances claniques. Elles appellent à respecter la volonté́ populaire exprimée depuis bientôt deux ans pour la construction d’un Etat civil, démocratique et social souverain dans lequel règnent la primauté du droit et le respect des libertés citoyennes et des droits de la personne humaine.
Vive l’Algérie libre et démocratique.
Alger, le 06 septembre 2020
Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) , Front des forces socialistes (FFS), CAMAN , UCP, Mouvement démocratique et social (MDS ex-communiste), Parti des travailleurs (PT, trotskiste), Parti socialiste des travailleurs (PST), Rassemblement actions jeunesse (RAJ).
'Photo: Observalgerie)