
-Pour L.
Quand le vent tombe et que le ciel uniformément bleu habille les Cévennes, on oublie la fureur qui périodiquement embrase ces montagnes.
Ce matin, de Briontet au Mercou, une grande douceur nous entoure. La lumière irradie des genêts en fleurs. Les trilles des oiseaux mettent une note de gaîté. Les feuilles des châtaigniers m’effleurent et me caressent.
Cent villages pourtant portent témoignage de la douleur des martyrs. Du Cheyla au Musée du Désert…De La Grand’Combe aux casernes de Saint-Hippolyte-du-Fort…D’Aire-de-Côte au Puits de Célas…Les bras tourmentés des chênes verts figés dans l’éternité et les rochers charriés par les orages en sont les symboles.
Les clochettes d’un troupeau…Le muret de pierres sèches qui borde le chemin…Les faïsses cultivées du hameau des Horts nous disent l’attachement des Cévenols anciens et nouveaux, à cette terre d’insoumis.
Cévennes, refuges des proscrits, toujours accueillantes à l’étranger.
Bernard Deschamps
Soudorgues, 30 mai 2019