/image%2F1405552%2F20160721%2Fob_fe5d1d_opera-alger.jpg)
El Moudjahid
21 juillet 2016
L’Algérie dispose désormais de son propre opéra. Inauguré hier soir par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en compagnie d’une importante délégation ministérielle, l’Opéra d’Alger, sis dans la commune d’Ouled Fayet, est un bijou architectural moderne qui devrait faire le bonheur de la corporation artistique. Cette infrastructure moderne, qui répond aux exigences des grandes salles internationales, est un don du gouvernement chinois, dans le cadre de l’accord de coopération économique et technique signé le 3 février 2004, et suite à la visite en Chine, en 2006, du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
Fruit de l’amitié algéro-chinoise, l’Opéra d’Alger a donné naissance à un établissement éponyme sous la direction de Nourredine Saoudi, gestionnaire de l’établissement, comme étant un pôle d’excellence pour le rayonnement de la culture nationale. La soirée inaugurale a eu lieu en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du président de l’Assemblée nationale populaire, Mohamed Larbi Ouled Khelifa, du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et d’autres ministres, ainsi qu’en présence de plusieurs ambassadeurs et du corps diplomatique accrédité en Algérie. Pour cet événement inédit, la famille artistique algérienne a assisté à l’ouverture du bal, ainsi que les meilleurs lauréats du baccalauréat, pour savourer le riche programmation musical proposé par l’Orchestre symphonique national, sous la baguette du maestro Amine Kouider. Lors de son allocution d’ouverture, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a indiqué que la réception de l’Opéra d’Alger est un énorme acquis pour la culture algérienne qui enregistre un saut qualitatif et quantitatif, ces dernières années. «L’Opéra d’Alger est porteur d’une valeur ajoutée à la culture algérienne, ça va permettre l’impulsion de l’art algérien dans toute sa splendeur du moment que l’opéra rassemble la musique, le ballet, le théâtre, le cinéma, la dance et les arts plastiques dans une parfaite harmonie ; il est donc du devoir de nos artistes de meubler ces espace somptueux par leur créativité, pour être les dignes remplaçants d’Ahmed Wahbi, d’Iguerbouchene et de tant d’autres artistes ayant marqué l’histoire de la culture algérienne», a-t-il noté. M. Mihoubi a en outre précisé que «l’Opéra d’Alger devrait nouer des liens avec d’autres cultures de différents horizons, à travers le langage universel de la musique. L’Opéra d’Alger abritera des concerts à partir de demain pour gratifier le public algérien des différentes tendances musicales du monde, il ne reste au citoyen que savourer et profiter de ce temple culturel.»
Après avoir joué l’hymne national algérien, l’orchestre a gratifié l’assistance nombreuse d’un florilège de morceaux puisés dans différentes tendances musicales. À commencer par Li anaka mithli touhibou El-Djazaïr, de Noubli Fadel, et sur des paroles d’Azzedine Mihoubi, interprété par Nada Rayhane. Des merveilles symphoniques universelles ont par la suite fait sensation, à l’exemple des extraits de Wolf Amadeus Mozart, de Tchaikovsky ou encore Verdi. Le voyage musical a emmené le public à découvrir les trois branches de la musique andalouse algérienne, avec Abbas Righi, dans le malouf, Lila Borsali, dans le gharnati, et Samir Toumi, pour l’école sanaâ. La musique chaouie était également au rendez-vous, ainsi que la zorna et des visites algéroises, pour conclure en beauté l’inauguration de ce temple culturel qui devrait consolider notre appartenance civilisationnelle et mettre en valeur notre héritage culturel.
Kader Bentounès