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Voici les paroles prononcées au cimetière de Soudorgues par Sylvette Fayet, conseillère municipale communiste de Nîmes:
~~Nous sommes ce jeudi 10 décembre, venus rendre un dernier hommage à Annie Mourgues- Deschamps et soutenir dans ces tristes moments de la vie : Bernard, Frédéric, Ann-Charlotte, Annélie, Cécilia et Adil.
Annie est née à Nimes dans une famille protestante et communiste . Daniel son père est né à Soudorgues aux Troènes d'une famille très nombreuse à une époque où la vie était rude et Léonie sa maman comme sa tante Léa qui a toujours été présente, sont nées à l’Estréchure, où elles ont travaillé à la filature. Annie avait donc cette double culture protestante et communiste. Très jeune son père cheminot grenier par le Maquis du Mercou.
Bien sûr personnellement j’ai des liens particuliers avec Annie qui était la cousine germaine de mon père. C’est ici à Soudorgues qu'Annie avait décidé que serait sa dernière demeure, près des siens, à Soudorgues, terre de Résistance, de lutte de Liberté de Fraternité. Annie, c'est ici au cœur de nos montagnes bien aimées que célèbrent les Camisards, et chantées comme un hymne que nous sommes venus saluer la femme remarquable que tu as été.
Ton engagement syndical à la CGT vient d'être évoqué comme ton rôle contre la guerre en Algérie... Annie a adhéré au parti communiste Français en 1953 et épousé Bernard le 28 août 1954, mariage célébré par une femme, une élue communiste, Madame Usciati-Soboul... Annie est une féministe, elle milite avec Juju Albiol aux Jeunes Filles de France, puis à l'Union des Femmes Françaises. Annie donne toujours du sens à ses engagements et met en pratique les progrès émancipateurs pour les hommes et pour les femmes. La lutte pour une meilleure vie pour les femmes c’est son combat. Elle met en pratique les avancées pour la condition des femmes.
Elle a été la première patiente du Docteur Gutherz pour accoucher selon la méthode psychoprophylactique dite sans douleur initiée par le docteur Lamaze. Cette méthode révolutionnaire relayée par la CGT, l'UFF et le Parti Communiste a été possible grâce à l'engagement militant et financier de l’union des syndicats métallurgistes de la Seine.
Cette cause pour les femmes c’est la sienne comme les luttes chez Furnon, où tous les jours avant de rejoindre son poste d’infirmière à l école de plein air à nimes elle va apporter son soutien aux grévistes de Saint- Christol. Annie détestait les injustices sociales, le racisme la guerre. Ces valeurs de paix, de solidarité, de fraternité, elle les conjuguait au quotidien dans une grande discrétion.
Elle était présente pour soutenir les uns et les autres dans les périodes difficiles de la vie. J'ai à titre personnel été témoin de sa générosité et de son réconfort. Pendant la maladie de mon père tous les soirs Annie me téléphonait, nous bavardions et cela réconforte. Combien tant d’autres ont reçu les mots et la présence d’Annie dans les épreuves.
Il y a quelques années, la petite silhouette d'Annie s’est faite plus rare dans nos rassemblements familiaux et politiques. La maladie l’a peu à peu tenue éloignée et Bernard de façon permanente l'a entourée de son affection et de son amour comme Fred et sa famille.
Annie était une humaniste, une vie de fidélité aux siens à son idéal, une vie de dévouement, passant les jours heureux et les jours d'épreuves sans jamais faillir. Cela mérite le respect.
En mon nom, au nom de ses amis, de ses camarades, je salue la militante, la femme de courage, l’épouse attentionnée et aimante de Bernard, la maman de mon complice Frédéric et d'Ann- Charlotte, je salue cette grand-mère et arrière- grand-mère si fière et aimante de Cécilia, d’Annélie et de son mari Adil et de leur petite Anna- Sofia.
Annie ton engagement pour un monde meilleur nous le poursuivrons, mais tu savais depuis longtemps qu'il ne pouvait en être autrement.
Adieu Annie. Nous continuerons à faire vivre tes engagements qui sont les nôtres.
Pour toi Annie ce mot de René Char : « On ne se bat bien que pour les causes qu’on modèle soi- même. »
Sylvette FAYET
Photo: Derrière Annie, sur le rebord de la fenêtre, la photo de Marie-George Buffet.