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El MOUDJAHID.COM : Quotidien national d'information
lundi 12 octobre 2015
Le peuple sahraoui commémorera, aujourd'hui, le 40e anniversaire de son unité nationale. Une unité considérée comme un acquis vital pour le combat inlassable de ce peuple, pour une vie digne et souveraine au sein de son territoire national. un peuple pour qui la lutte pour la juste cause est un enjeu crucial dans son existence. Aussi, le gouvernement sahraoui a mis au point un riche programme culturel pour commémorer cet évènement grandiose, invitant des délégations étrangères à y prendre part. C’est également une opportunité pour transmettre un message à l’opinion internationale dont la teneur essentielle renseigne sur l’attachement du peuple sahraoui à s’enraciner dans sa culture et ses traditions. En témoignent les nombreuses impressions recueillies par nos soins auprès des Sahraouis que nous avons pu rencontrer. En effet, pour la plupart, c’est l'unité nationale du peuple sahraoui qui a donné la preuve de sa solidité indéfectible, grâce à la fidélité de ses élites culturelles et l'édification des institutions de l'État sahraoui et de l’ensemble de son peuple. Un peuple qui, désormais, fait entendre sa voix et porter son combat historique au niveau national et international, ainsi que d'autres acquis qui ont conféré une juste légitimité à sa cause. Aux dires de ces citoyens sahraouis, «cette longue lutte n’a pas été sans résultat puisque de plus en plus de pays à travers le monde reconnaissent la justesse de la cause et soutiennent le peuple sahraoui dans son combat pour un État indépendant». Il s’agit, notamment, de pays européens qui ont commencé à prendre une position responsable, l'Espagne et la Suède en particulier, et de pays d’Amérique latine. « Personne ne pourra nous isoler » Les intervenants qui se sont exprimés, à l'occasion de la commémoration du 40e anniversaire de l'unité nationale du peuple sahraoui, ont dénoncé la politique coloniale d’une manière franche et catégorique, en démontrant que le peuple sahraoui est conscient et capable de gérer son pays par ses élites. Une option qui a été rendue possible, grâce à l'investissement de l'État sahraoui dans le facteur humain, qui est citoyen à part entière, pour que celui-ci puisse reprendre le flambeau, qui a été brandi par ses aînés des décennies durant dans leur longue lutte pour récupérer la terre de leurs ancêtres. De ce fait, le gouvernement sahraoui insiste pour recouvrer sa souveraineté et édifier un État sahraoui indépendant. Il faut dire que le Sahara occidental reste aujourd’hui le seul pays africain sous occupation. H. H.
Le Front Polisario appelle l’UE à placer la question des droits de l’homme au Sahara occidental en point de mire
Le ministre délégué pour l'Europe, représentant du Front Polisario auprès des institutions européennes, Mohamed Sidati, a appelé la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à placer la question des droits de l'homme au Sahara occidental au centre des relations de l'UE avec le Maroc. «En tant que Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de l'UE, il vous appartient, en urgence, de rendre non ambigus, les engagements de l’UE en faveur des droits de l'homme au Sahara occidental en les mettant au centre de vos relations avec le Maroc», a souligné M. Sidati dans une lettre adressée à la responsable européenne, au moment où l'Assemblée générale de l'ONU débattait sur le Sahara occidental. Plusieurs ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), «ont signalé et dénoncé des violations flagrantes des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, ainsi que des cas d'atteintes aux droits des prisonniers, tel le recours à la torture et à d’autres méthodes illégales et inhumaines». M. Sidati a rappelé que l'UE s’«est engagée à promouvoir les droits de l’homme, la démocratie et l’autorité de la loi dans toutes les zones où l’UE exerce ses actions extérieures, sans aucune exception», et à «mettre les droits humains au centre de ses relations avec tous les pays tiers». L’UE a conclu différents accords avec le Maroc qui incluent toute une clause portant engagement de promouvoir les droits de l’homme et de respecter une solution pacifique au Sahara occidental, pourtant «aucun de ces objectifs n’a été atteint», a-t-il regretté. De ce fait, soutient-il, l’UE ne peut camper sur son rôle d’«observatrice» face aux pratiques du Maroc, qui «mettent en danger tous ces efforts, d'autant qu'elle a soutenu les recommandations de l’ONU en faveur de la recherche d’une solution juste, pacifique et durable au conflit au Sahara occidental». Nouvelles atteintes aux droits des prisonniers M. Sidati a dit vouloir, via cette lettre, «attirer l'attention de l'UE sur des violations graves des droits humains commises par les autorités marocaines ces derniers jours». Mardi soir, 29 septembre, «21 prisonniers politiques sahraouis du groupe dit de Gdeim Izik ont été insultés et humiliés, leurs effets personnels détruits, et plusieurs d’entre eux sévèrement battus, lorsque des gardiens marocains ont fait une descente violente dans leurs cellules dans une prison à Rabat», a-t-il affirmé. Ces prisonniers politiques avaient été arrêtés en 2010, à l’issue du «démantèlement brutal du camp de protestation pacifique de Gdeim Izik qui avait rassemblé des milliers de civils sahraouis réclamant l’application de leurs droits économiques et sociaux, ainsi que celle du droit à l’autodétermination», a-t-il rappelé. «Nous rappelons que lors du procès du groupe de Gdeim Izik, en février 2013, les règles de droit international concernant les droits de l’homme n’ont pas été respectées, et ce bien que le Maroc ait adhéré à divers instruments internationaux établissant ces droits, ce procès s’est ainsi révélé nul et non avenu», lit-on également dans la lettre. La descente brutale contre le groupe de Gdeim Izik a eu lieu un jour seulement après des manifestations pacifiques à Dakhla, dans les territoires occupés du Sahara occidental. Le 28 septembre dernier, des dizaines de jeunes Sahraouis sont descendus dans les rues pour demander pacifiquement la libération du Sahara occidental, et évoquer la mémoire de Hassana El- Ouali, activiste des droits de l’homme et prisonnier politique sahraoui, décédé en prison en septembre 2014 du fait d’une grave négligence médicale. Mme Mogherini a été, ainsi, interpellée au moment où l’Assemblée générale des Nations unies débat sur le Sahara occidental, et où l’UA affirme très clairement son soutien à la décolonisation définitive de ce territoire à travers un référendum.
APS