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L'Expression, quotidien d'Algérie
02 mars 2015
"L'Algérie a agi, avec constance et loin des battages médiatiques, en faveur de la paix, de la sécurité et de l'intégrité du Mali. Tradition oblige, la diplomatie algérienne assume un rôle dynamique et constant dans les relations internationales, surtout là où elle engage sa médiation pour tenter de résoudre des conflits plus ou moins violents. En témoigne, aujourd'hui, l'accord conclu par les parties maliennes, après cinq rounds de négociations particulièrement ardues. Ce n'est pas dû au hasard des opportunités ou des engagements personnels, au contraire. Attachée, depuis l'aube de la résistance au colonialisme, et tout particulièrement durant la guerre de Libération nationale, à trois principes inaliénables, le droit des peuples à l'autodétermination, la non-ingérence dans les affaires internes des Etats et la promotion du «dialogue inclusif» dans les conflits internationaux, l'Algérie a agi, avec constance et loin des battages médiatiques, en faveur de la paix, de la sécurité et de la coopération mutuellement bénéfique entre les peuples. Cette vertu cardinale lui a conféré une certaine aura, mieux, une aura certaine, sur les cinq continents où son souci d'une démarche sans cesse fondée sur le dialogue et la volonté objective de solutions consensuelles sont saluées et respectées, y compris par ceux qui prônent une tout autre approche. Le dernier peuple sous un joug colonial Jamais, au grand jamais, l'Algérie n'a dévié ne serait-ce que d'un fil, de la voie tracée par la Révolution de Novembre, une voie qui consiste en un soutien absolu, quels qu'en soient les risques et les conséquences, aux causes justes de par le monde, en général, et aux peuples opprimés, en particulier. Ainsi, sans jamais transiger, notre pays a soutenu l'ANC (Afrique du Sud), la Swapo (Namibie), le Frelimo (Mozambique), le Mpla (Angola)... et particulièrement la cause palestinienne dont l'avènement, en tant qu'Etat, a eu lieu un 15 novembre 1988, à Alger. Et c'est bien l'Algérie qui a oeuvré avec force à l'adhésion de la Palestine en qualité de membre observateur à l'ONU, au cours de l'année 2012. C'est aussi par son action que la Chine a réintégré, en 1971, le Conseil de sécurité des Nations unies à la place de Taiwan. Et c'est dans la même ligne que, depuis de nombreuses années, elle apporte un appui inconditionnel à la cause du peuple sahraoui, dernier peuple à souffrir du joug colonial dans le continent africain. Médiateur accompli, notre pays compte moult expériences en ce domaine, assumant, souvent en toute discrétion, les premiers rôles dans le dénouement heureux de crises graves, comme la libération des otages américains détenus en Iran en 1979, la médiation entre le shah Reza Pahlavi d'Iran et le président irakien Saddam Hussein, en 1974. L'Algérie est parvenue, ainsi, à mettre fin au conflit armé entre l'Iran et l'Irak, au Sommet de l'Opep, et a contribué largement, sous l'égide de la Ligue arabe, à l'arrêt de la guerre civile au Liban, grâce à l'accord de Taëf. Au début des années 2000, c'est sous son égide que l'accord de paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée est entériné. Autant d'exemples pertinents de la capacité et de l'efficacité de la médiation de l'Algérie que d'aucuns tentent de minimiser, voire de banaliser, comme c'est le cas ces jours derniers, avec la signature de l'accord entre les parties maliennes. Que la Coordination des Mouvements de l'Azawad, emmenée par le Mnla, ait exprimé son souci de consulter les populations qu'elle représente, peut être assimilé à une manoeuvre dilatoire, des lors que sa présence à la table des négociations présuppose l'accord de ces mêmes populations. Pour Laurent Fabius, une excellente nouvelle A ce niveau, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a tout à fait raison d'appeler à une adhésion sans délai des groupes de l'Azawad. «L'accord finalisé ce matin à Alger est une excellente nouvelle», a déclaré Laurent Fabius dans un communiqué, en saluant «un texte équilibré et bénéfique pour le pays et la région» et en rendant hommage à l'Algérie pour «sa médiation efficace». «Je salue la décision du président et du gouvernement malien de le parapher et appelle tous les groupes du Nord à le faire sans délai», a-t-il, en outre, insisté. Bien sûr, cet accord constitue une étape importante mais non achevée sur le chemin, encore long, devant conduire à la paix définitive, au terme d'une Conférence nationale qui enfantera d'une Charte pour la paix, l'unité et la réconciliation nationale. L'Algérie qui attache une importance capitale à la sécurisation de ses frontières, au moment où la double menace de Daesh et de Boko Haram pèse sur des pays du Maghreb comme du Sahel, est la mieux placée pour mesurer les implications graves et les répercussions que ces crises peuvent entraîner à tout moment. Si personne ni aucun Etat ne peuvent lui dicter ce qu'elle doit faire et si, constitutionnellement, aucun soldat algérien ne peut être engagé ailleurs que sur le territoire national, de nombreuses expériences dont la toute dernière a été engrangée à Tiguentourine, la confortent dans son action diplomatique en faveur de la paix, de la stabilité et de l'intégrité des pays, notamment les pays voisins. Voilà pourquoi, inlassablement, elle prône le dialogue et la solution politique à tous les conflits qui embrasent le continent africain et plus encore les pays frères comme la Libye et la Syrie. Les cinq principaux points de l'accord L'accord proposé par l'Algérie appelle à «reconstruire l'unité nationale du pays sur des bases novatrices, qui respectent son intégrité territoriale, tiennent compte de sa diversité ethnique et culturelle». Il consacre la dénomination de l'Azawad, terme par lequel les Touareg désignent le Nord du Mali, en tant que «réalité humaine». L'accord prévoit la création d'Assemblées régionales élues au suffrage universel direct, dotées de pouvoirs importants dans un délai de 18 mois et une «plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales». Une refonte de l'armée malienne au sein de laquelle seront intégrés des combattants des mouvements armés du Nord est prévue ainsi qu'un transfert de «30% des recettes budgétaires de l'Etat aux collectivités territoriales (...) avec une attention particulière pour les régions du Nord». Une Conférence nationale sera organisée avant deux ans sur les causes profondes du conflit et pour consacrer une Charte de la paix et de la réconciliation nationale. Les Etats-Unis se félicitent de l'accord de paix et de réconciliation au Mali L'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie Mme Joan A. Polaschik, s'est félicitée dimanche du paraphe à Alger de l'accord de paix et de réconciliation au Mali et a exprimé le soutien du gouvernement américain au processus d'Alger. L'accord paraphé par les parties maliennes est une «forme cruciale pour restaurer la sécurité, promouvoir la paix durable, soutenir le développement économique et améliorer la gouvernance et la justice», a souligné Mme Polaschik. Elle a appelé toutes les parties à «rester engagées dans un dialogue pacifique et inclusif alors que l'accord commence à être mis en place». «Les parties doivent continuer à résoudre pacifiquement les différends et travailler ensemble pour continuer à construire des structures de gouvernance et de sécurité au service de tous les Maliens», a-t-elle ajouté. L'ambassadrice américaine a tenu à remercier et à féliciter le gouvernement algérien pour ses efforts de médiation pour régler le conflit au Mali. "