MADIBA
Puis-je me permettre de vous appeler Madiba, cher Nelson Mandela, alors que je n’ai jamais eu l’honneur, ni la joie, de vous rencontrer. Ce nom, réservé à vos intimes, sonne si doux et vous ressemble tellement, vous le lutteur infatigable, courageux et si humain. Les années de combat pour exiger votre libération du bagne de Robben Island vous ont rendu si proche ! Que de sites ont alors été baptisés de votre nom. Qui se souvient à Beaucaire que nous avions baptisée illégalement « Nelson Mandela », la Place du Château, et que la Mairie d’extrême-droite l’a débaptisée pour lui donner le nom de Raymond VII, Comte de Toulouse ? Nous pensons beaucoup à vous, cher Madiba et vous souhaitons de vous rétablir. Vous êtes en effet l’exemple vivant d’un Révolutionnaire qui, après son accession au pouvoir, n’a pas trahi ses engagements. La trahison des Révolutions n’est donc pas une fatalité !
CEVENNES (suite)
Lorsque les filles étaient petites, nous allions parfois aux Rochers aux Fées, situés sur le sentier qui va du col du Mercou à Briontet. Nous avons la preuve que les fées se donnent rendez-vous la nuit sur cet amoncellement de granit d’où l’on aperçoit, vers le sud la mer, et au nord l’Aigoual qui domine fièrement de ses 1400 mètres la montagne alentour. On y accède par un sentier montant qui serpente à travers la forêt, sous une voûte translucide de branches de châtaigniers auxquels succèdent de place en place des chênes verts dont le feuillage ciré réfléchit la lumière et nous éblouit. Ce sont les fougères qui aujourd’hui m’accompagnent dans cette balade et je m’enivre du parfum du serpolet. Thierry m’avait confié (en secret) : « Cèpes et girolles commencent à sortir ». Les traces fraîches des sangliers qui ont labouré le sol en apporte la preuve. A l’évidence ils ont été plus matinaux que moi. Je vous disais donc que nous avons la preuve de la fréquentation des Fées en ces lieux. En effet, lors de chacune de nos visites, nous leur laissions un message soigneusement enveloppé dans une feuille d’aluminium pour le protéger des intempéries. A notre passage suivant, le message pourtant bien caché dans une anfractuosité avait disparu. Les Fées bien-sûr l’avaient trouvé. Certes on ne les rencontre jamais car les Fées cévenoles depuis les dragonnades, ne sortent que par les nuits sans lune. Ayant alors été déclarées hérétiques, depuis elles se méfient, car on est toujours, n’est-ce pas, l’hérétique de quelqu’un…Mes petites filles ont aujourd’hui 27 et 24 ans. Elles croient toujours aux Fées. Moi aussi…Assis sur un des sièges de granit, taillé exprès pour elles, je laisse aller mon regard du Fageas presque chauve à ma gauche, à l’Aigoual qui se découpe sur un ciel sans nuage et d’un bleu intense. Et je rêve.
A CEUX QUI ONT ETE ETONNES DE MON PAPIER POUR PIERRE MAUROY
Avez-vous lu attentivement les extraits de l’intervention de Pierre Mauroy à l’Assemblée Nationale dans le débat sur les nationalisations ? Les extraits que j’ai cités (vous pouvez lire le compte-rendu intégral du débat, en allant sur : assemblée nationale loi nationalisations 1981) dont j’ai surligné certaines phrases est révélateur du décalage (du gouffre…) avec le discours actuel de François Hollande. Pensez à ceci : ce n’était pas un discours électoral. Les élections étaient passées. C’était le discours du chef du gouvernement de gauche à participation communiste.