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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 09:47

par Bernard Deschamps

(Dernière mise à jour, le 3 février 2025)

Une campagne d’une rare violence se développe contre l'Algérie dans la presse française et sur les réseaux sociaux. Elle s’est amplifiée avec l’emprisonnement intolérable  de Boualem Sensal et la chute de Bachar al Assad. Tout se passe comme si, à partir de faits réels instrumentalisés, une opération était en  cours afin  de préparer l’opinion publique à une éventuelle intervention extérieure pour abattre le régime algérien. Au point que certains commentateurs s’interrogent : « Après la Syrie, l’Algérie ? ».

Réalité ou fiction ? Qui est à la manœuvre ?

L’exploitation médiatique de la  récente arrestation à Brest, Echirolles et Montpellier de trois youtubeurs qualifiés « d’influenceurs » qui ont menacé de mort des opposants au régime algérien, interroge.

S’agit-il, comme l’affirment le ministre Retailleau et l’extrême-droite, d’une opération lancée sous l’autorité du Président Tebboune par les services secrets algériens ; ou bien, comme l’écrit Le Monde (1), d’initiatives criminelles d’individus exaspérés par le climat actuel anti arabe et anti musulman, « qui ont basculé depuis quelques mois dans un nationalisme extrême et belliqueux ».  Ce qu’indique également Abdou Semmar qui vit en France depuis 2019. Il  a été journaliste à Midi libre, Le Temps d'Algérie et El Watan, et il  a fondé le site de média en ligne Algérie Part   : « Ces influenceurs n’étaient pas politisés au départ.  Ils s’intéressaient à des sujets sportifs, familiaux, sociaux. Ils ne sont entrés en politique qu’à partir de 2023-2024…» (2). Leurs diatribes criminelles sur les réseaux sociaux n’ont pas eu d’écho dans la grande presse, jusqu’à ce que un certain Chawki Benzehra proche de Reconquête et de Marion Maréchal et qui se dit opposant au régime algérien, leur donne une large diffusion.

En raison de son soutien à la Palestine, l’Algérie a toujours été, depuis l’indépendance, dans le collimateur de l’Etat d’Israël. C’est à Alger que fut proclamé l’Etat de Palestine en 1988 par Yasser Arafat. L’Algérie conformément aux Résolutions de l’ONU se prononce pour un Etat de Palestine souverain dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Elle n’est pas  signataire des Accords d’Abraham, contrairement à six autres pays arabes dont le Maroc en dépit des engagements qu’ils avaient pris de subordonner la normalisation avec l’Etat d’Israël à la reconnaissance par celui-ci de la souveraineté de la Palestine. L’Algérie n’a pas de représentation diplomatique en Israël et Tel-Aviv n’en a pas à Alger.

La chute du dictateur syrien, le génocide en cours à Gaza, l’affaiblissement du Hamas et du Hezbollah, ont réduit le « camp de la résistance ».  Et le soutien apporté par Emmanuel Macron à la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, alors que l’Algérie soutient conformément à l’ONU, son droit à l’autodétermination,  encouragent les entreprises subversives qui la menacent.

Mais l’Algérie qui, en 2024 et 2025, est membre du Conseil de sécurité de l’ONU, n’est pas isolée comme en témoignent le succès de ses initiatives pour la réunification des rangs palestiniens les 13 et 14 octobre 2022 et le Sommet d’Alger de la Ligue des Etats arabes le 1er novembre de la même année. De même que son admission à la Banque des BRICS en août 2024.

Selon jeuneafrique du 5 janvier 2025 : « Alger a rapidement pris acte de la chute de Bachar al Assad, le 8 décembre, affirmant son soutien au « peuple frère syrien ». Une formule qui illustre les liens anciens entre les deux pays, qui n’ont jamais été rompus. », mais le régime autoritaire algérien (3) n’est pas une dictature comme le fut le régime de Bachar al Assad, et le Président Tebboune bien qu’élu  avec une abstention majoritaire, bénéficie d’une certaine popularité dans une partie de la population comme j’ai pu le constater sur place en novembre dernier. De plus l’armée algérienne, une armée de conscription, bien équipée, est aimée du peuple, et si, par malheur certains pays s’avisaient d’attaquer, le patriotisme algérien forgé dans les combats héroïques pour l’indépendance, prendrait le pas, j’en suis persuadé, sur les divisions et les antagonismes de classes.

Les fauteurs de guerre feraient bien d’y prendre garde.

Bernard DESCHAMPS

12 janvier 2025

1-Le Monde, Christophe Ayad et Frédéric Bobin, 6 janvier 2025

2- - id -

3- Dans L'ALGERIE, le rebond diplomatique (Editions EYROLLES, 2024), le chercheur Brahim Oumansour de l'IRIS, qualifie le régime algérien de "semi autoritaire au sein duquel cohabitent des pratiques autoritaires et des éléments démocratiques" (page 51) 

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commentaires

S
Je pense tout de même qu'il n'y aurait pas eu d"affaire Boualem Sansal" si les Autorités Algériennes ne l'avait pas arrêté. Il suffisait de le destituer de sa nationalité algérienne, de lui retirer ou annuler ou ne plus reconnaître ses diplômes obtenus grâce à l'Enseignement algérien qui était, à l'époque de bonne qualité, et gratuit, ce qui lui a permit d'exercer des fonctions de Haut Fonctionnaire au sein d'un Ministère important, celui de l'Industrie, avec pour conséquence une rémunération plus qu'acceptable et au final, une pension de retraite intéressante, qu'il aurait fallu, pourquoi pas, lui supprimer également, bref lui ôter tout ce qui faisait de lui un citoyen algérien , et de le rendre "persona non grata" sur le sol algérien. Il se serait exilé en France où il aurait (sur)vécu du minimum social, voire, du RSA, en sraël, ou au Maroc, où il serait devenu un "dhimmi" nouvelle mouture. Là, il devient une sorte de Voltaire qu'il est loin d'être, même si Votaire était loin d'être irréprochable ! halima
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