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L'adolescent de 17 ans, tué par un policier à Nanterre le 27 juin 2023, s'appelait Nahel. Je suis bouleversé. Je pense avec une infinie tristesse à sa maman.
Naël est le prénom de mon arrière petit-fils de cinq ans. Rieur, épanoui, confiant, il deviendra vite lui aussi un adolescent, et comme tous les adolescents, il sera frondeur, insoumis, transgressant les règles, comme nous l’avons fait nous-mêmes et je suis horrifié à la pensée qu’il puisse être tué à la fleur de l’âge pour une bêtise.
Selon les chiffres du site Basta, classé à gauche : « 52 personnes sont mortes dans le cadre d’une mission de police ou de gendarmerie, en 2021, 39 en 2022. Des chiffres bien supérieurs aux 27 décès que nous recensions en 2017, ou à la vingtaine par an avant 2015. » Les chiffres officiels publiés par l’IGPN sont très proches de ceux de Basta.
Ce ne sont pas des bavures individuelles. Dans le pays qui a officiellement aboli la peine de mort, la loi Cazeneuve, n° 2017-258 du 28 février 2017 relative à la sécurité publique, votée sous François Hollande, président de la République, autorise les policiers à faire usage de leur arme à feu lors d'un « refus d'obtempérer ». L’usage des armes à feu par la police est également encouragé par la « présomption de légitime défense ». Il faut abroger ces dispositions.
Or, ce n'est pas ce sujet vital pour l’avenir de notre société qui est mis en débat par les médias du pouvoir et des groupes financiers, mais la révolte suscitée par le meurtre de Nahel. Afin de formater l’opinion publique et la conduire à accepter une société de plus en plus répressive.
Il est urgent pour les forces progressistes de hausser le niveau de notre combat contre ce glissement liberticide. Nous le devons à Nahel et à nos enfants.
Bernard DESCHAMPS
30 juin 2023