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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 16:03

lundi 15 novembre 2021

19h.50  

 Le tribunal contraint de reconsidérer son agenda

Alors qu’ils étaient annoncés à la barre pour ce lundi 15 novembre 2021, les témoins ont été "libérés" à la pause, à 13h, par le président du tribunal. Leur passage à la barre commencera finalement à partir de demain, mardi.

Ces témoins (dont la première vague de passage a été dévoilée à l’audience de vendredi 12 novembre) sont Abdoul Salam Kaboré (pharmacien-commandant et ancien ministre de la Santé et des Sports), Daouda Traoré (ancien directeur de la Délégation du peuple au logement, ancien directeur général de la Douane et chroniqueur militaire de la guerre de Noël), Boukari Kaboré dit « Le lion » (ancien commandant du Bataillon d’intervention aéroportée, BIA), Pr Laetare Basile Guissou (ancien ministre des Relations extérieures et de la Coopération et ancien ministre de l’Information) et Pierre Ouédraogo (ancien secrétaire général national des comités de défense de la révolution, CDR).

Ils devaient succéder à la barre aux trois derniers accusés à savoir, Albert Pascal Sibidi Belemlilga, Diakalia Démé et Tibo Ouédraogo. L’interrogatoire de ces derniers, prenant plus de temps que prévu, le président a demandé le retrait des témoins pour revenir demain, mardi 16 novembre.

En effet, ouverte ce matin avec Albert Pascal Sibidi Belemlilga, l’audience de ce jour s’est poursuivie avec celui-ci jusqu’à

la pause, 13h, intervenue au moment où la parole était aux avocats de la défense (après les interventions du Parquet et de la partie civile).

L’exercice s’est poursuivi à la reprise, à 14h, avec le même accusé.

Il a été, peu de temps après, succédé à la barre par Diakalia Démé, accusé également de complicité d’attentat à la sûreté de l’État.

La boucle devrait être bouclée avec l’accusé Tibo Ouédraogo, dont l’avocat avait signalé le 2 novembre 2021 avoir été atteint d’un accident vasculaire cérébral. Me Irène Victoria Nébié a, à la pause, informé le tribunal de ce que son client n’est pas dans les dispositions pour se prêter aux questions des parties.

"Il n’est pas en état de passer, jusqu’au 17 novembre (2021)", informe-t-elle, appuyant que son médecin lui a recommandé un repos.

"Mais, il est dans la salle ! Et s’il est là, c’est qu’il y a du mieux et tant qu’il sera dans la salle, je vais l’appeler à son tour. (...). Vous êtes à mesure de justifier son absence par un document médical. Sinon, s’il est là, ça veut dire que son état de santé lui permet d’être là", s’est adressé le président du tribunal à l’avocat.

"C’est moi qui lui ai dit de faire un effort pour être là", a clarifié Me Nébié.

En attendant de connaître le sort réservé à la situation du dernier accusé, Tibo Ouédraogo, l’audience a été suspendue sur l’interrogatoire de Diakalia Démé. La parole devra en principe, à la reprise demain à 9h, revenir à la défense (le Parquet et la partie civile ayant eu leur temps de questions adressées à l’accusé).

O.L, Lefaso.net

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23h25min

 « La partie civile tente de manger son piment dans la bouche de l’accusé Albert », oppose Me Mamadou Coulibaly

La quasi-totalité de la journée d’audience de ce lundi 15 novembre 2021 a été consacrée à l’interrogatoire de l’accusé Albert Pascal Sibidi Belemlilga, poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’État. Sergent en service à l’EMC (Escadron motocyclistes commandos) à l’époque des faits, il a pris la retraite en qualité d’adjudant-chef. L’intéressé a plaidé non coupable.

Après l’interrogatoire du Parquet militaire, qui a, dans sa démarche, opposé également à l’accusé, des propos extraits des procès-verbaux d’audition devant le juge d’instruction et qui sont en contradiction avec ceux lâchés à la barre, la partie civile, elle, a aussi soulevé des éléments à la charge de Albert Pascal Sibidi Belemlilga.

Me Ambroise Farama a donc, au bout d’une série de questions, conclu que Albert Pascal Sibidi Belemlilga a participé à des actions (arrestations dans le contrôle de la FIMATS : Force d’intervention du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité) qui devraient contribuer à consolider la prise du pouvoir d’Etat.

« Donc, sa complicité pour nous ne fait l’ombre d’aucun doute. (…). L’importance de la prise de la FIMATS, c’est que, pour ceux qui ont fait le coup d’Etat, ils redoutaient deux unités : la FIMATS qui était contrôlée par Sigué Vincent Mohamed et l’ETIR (Escadron de Transport et d’intervention rapide). Donc, vous avez constaté qu’au même moment, de façon concordante, ils ont non seulement neutralisé ceux de l’ETIR en procédant à l’assassinat de Koama Michel et du côté de la FIMATS, ils ont procédé à l’arrestation des éléments de la Police de Sigué Vincent Mohamed. Il est clair donc que ceux qui ont fait le coup d’Etat redoutaient ces deux unités et il fallait donc les maîtriser, les contrôler, pour être sûrs de pouvoir consolider la prise du pouvoir d’Etat », argue Ambroise Farama.

Des arguments que l’avocat de l’accusé, Me Mamadou Coulibaly, bat en brèches.

« Mes confrères de la partie civile, si vous avez remarqué, ne posent aucune question sur sa complicité à un coup d’Etat. C’est cela qu’il faut arriver à démontrer. Mais, la partie civile cherche plutôt à ce que Belemlilga dise qui a fait ci, qui a fait ça… Par exemple, en lui posant la question si le lieutenant Somé Gaspard est parti rendre compte à Diendéré. Ce n’est pas à lui qu’il faut poser cette question, ça n’a rien à avoir avec la complicité d’assassinat. Si vous voulez atteindre votre Gilbert (Diendéré), il faut aller l’atteindre ailleurs, mais pas à travers Belemlilga. La partie civile tente de manger son piment dans la bouche de l’accusé Albert », a contrebalancé Me Coulibaly.

Selon son avocat, l’agenda de Albert Pascal Sibidi Belemlilga le blanchi. « Quand il est venu (de Pô, dans le cadre d’une rencontre de volley-ball), il ne dormait même pas au conseil, il dormait chez lui à la maison à Goughin. Comment vous êtes venus pour aider des gens à faire un coup d’Etat et vous, vous dormez à la maison ? Ce n’est pas possible. La complicité, c’est cela ; on dit que vous aidez, vous assistez à faire un coup d’Etat. Lui, il est à la maison chez lui, en civil, tout le temps, il est au bar (nous tairons le nom) en train de prendre sa rasade. Comment on peut être complice dans une situation de ce genre ? », retrace l’avocat.

Puis précise-t-il plus loin : « Maintenant, le fait qu’après, comme le sport n’a pas marché parce que ça tirait, ils ont été instruits par le peloton de l’EMC (Escadron motocyclistes commandos) qui est à Ouagadougou d’aller à Goughin, au camp CRS, parce qu’il y a la FIMATS là-bas. Il est

parti, il était sergent. Le temps qu’il passe s’habiller, il arrive, il trouve même que c’était un calme plat, la FIMATS était déjà prise. Donc, on lui a dit de prendre la route entre le rond-point de l’Ecole de la Police jusqu’à la station qui va à Kolog-Naaba, faire des va-et-vient pour essayer de voir si la situation est normale. Et il a dit : c’est ça j’ai posé comme acte à Goughin ».Pour l’avocat, cet acte ne peut être considéré comme une complicité ; parce que la coup d’Etat était déjà fait. « On ne peut pas être complice de quelque chose qui est déjà fait. Le coup d’Etat était déjà consommé », brandit Me Mamadou Coulibaly.

Quid de la perception selon laquelle, l’accusé a participé à consolider la prise du pouvoir d’Etat, comme le brandit la partie civile ?

A cette question que les journalistes lui ont posée à la fin de l’audience, Me Coulibaly s’est voulu strict : « La loi ne parle pas de consolidation, attention ! La loi pénale est d’interprétation stricte. La loi ne parle pas de consolidation, la loi parle d’assistance et d’aider à faire. Si vous dites consolidation, c’est que c‘est déjà fait. Je crois que sur ce plan, on se retrouvera aux plaidoiries ».

O.L

Lefaso.net

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