LOUISA HANOUNE, CANDIDATE DU PT (trotskiste)
par : Karim Kebir (El Watan)
“Notre participation procède de notre conviction à répondre aux aspirations de notre peuple et à construire la démocratie. Notre but n’étant pas de gagner de l’argent, mais d’aider le peuple à s’autodéterminer”, a déclaré Mme Hanoune dans son allocution consacrée essentiellement à égrener les principes politiques du parti et les grandes lignes de son programme. “Il est temps de construire la deuxième république et l’État démocratique”, a-t-elle plaidé. “Maintenant que l’échec des réformes est confirmé et des contradictions dans les politiques économiques et sociales établies, on a besoin de renouveau, un nouveau cadre institutionnel. Pour lutter contre la corruption, il faut changer de régime”, a-t-elle dit sous un tonnerre d’applaudissements. Intervenant dans un contexte qui fait planer des menaces sur le pays, de “graves dérapages à Ghardaïa, œuvre d’ONG et de la mafia dont le plan vise à détruire le tissu social”, le prochain scrutin “est un examen historique et décisif pour la Nation”, selon elle. “Une nouvelle ère où le peuple sera souverain doit être amorcée.” “Nous interpellons le Président pour garantir la crédibilité du scrutin à travers la rupture avec le parti unique”, dit-elle. Un scrutin transparent et libre passe aussi, à ses yeux, par l’assainissement des listes électorales, la mise en place d’un mécanisme pour permettre aux candidats d’assurer le contrôle à travers la révision de la loi électorale et la “criminalisation” de ceux qui “achètent les consciences et les voix avec l’argent sale”. Parmi les grandes lignes de son programme : l’officialisation de tamazight comme deuxième langue nationale ; le renforcement du caractère républicain ; la séparation du religieux du politique, à tous les niveaux ; l’équilibre régional ; la révision du système éducatif et de la politique de santé ; la levée des entraves devant la liberté de manifester, syndicale et associative ; l’approfondissement de la politique de réconciliation nationale à travers le règlement de la question des disparus et l’ouverture d’un large dialogue pour tourner la page de la décennie noire ; l’abolition de la peine de mort ; l’abrogation du code de la famille ; l’indépendance de la justice ; le gel de l’accord d’association avec l’UE ; l’institution de la position algérienne sur la Palestine. Seule question non évoquée par Mme Hanoune : la question sahraouie, même si elle s’est exprimée en faveur de la construction “de perspectives pour les peuples du Maghreb”. Par ailleurs, elle s’est prononcée en faveur de la dissolution de l’Assemblée juste après l’élection présidentielle et l’ouverture d’un large débat sur la révision de la Constitution. »
Le principal parti islamiste MSP boycotte l'élection présidentielle
par RFI
En Algérie, le principal parti islamiste, MSP, a annoncé le 25 janvier qu’il boycottait l’élection présidentielle, prévue le 17 avril. Un boycott qui a pour but de faire pression sur les autorités. Son leader, Abderrezak Mokri, déplore l'absence de véritable opportunité pour une réforme politique. Le Mouvement de la société pour la paix, qui faisait partie de l'alliance présidentielle jusqu'à début 2012, invoque le monopole du pouvoir actuel sur le scrutin présidentiel.
Abderrezak Mokri, le leader du MSP, le Mouvement de la société pour la paix, a finalement annoncé la décision du parti. La principale force islamiste du pays boycottera l’élection présidentielle pour la première fois depuis sa création. Un des membres du parti a expliqué au journal El Watan, qu’« il n'y a pas d'espace sain pour que le scrutin se déroule dans de bonnes conditions ».