La chanson des fileuses dévide les cocons, il est des misères comme il n'y a de refuge, cocons passés par les chaudrons bouillants, l'odeur de pourriture, la poitrine creuse des forçats
Il n'est de misère qui ne gronde, mémoire de galère, sang rouge des vignes quand ils ont pris les hommes à la guerre, il est un désert où l'on compte les âmes par les pierres, aux tombes de vent
Exil, l'avons dans la tête comme la marque au fer sur le flanc du taureau
nous l'avons oublié
départ au bagne à l'océan des Antipodes, aujourd'hui toujours l'eau
d'un aveugle linceul coulant les espérances, vaine vaines vagues pour surfeurs sacrifiés
il dérive
des canots déchirés
des embouts sans bouteilles fleurissent la mer
Françoise Schmid Granier
Sainte-Croix-de-Caderle
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