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19 novembre 2019 2 19 /11 /novembre /2019 19:20

1er novembre 1954 - 1er novembre 2019

Une nouvelle étape dans le combat des masses populaires

Publié le 4 Novembre 2019 par Lien-pads (extraits)

 

[…]Le mouvement populaire est numériquement imposant. Il est tiraillé entre différentes tendances sur les objectifs et les moyens d’obtenir le départ des équipes qui ont pillé le pays. Les courants démocratiques les plus combattifs poursuivent la lutte pour mettre en échec l’élection présidentielle prochaine sans la satisfaction des revendications politiques des masses populaires. Il est socialement hétérogène. Une partie de la bourgeoisie s’était jointe au début au mouvement pour protester contre l’hégémonie des oligarques étroitement liés aux appareils d’Etat et, de ce fait, principaux bénéficiaires de la redistribution des revenus pétroliers aux dépens des intérêts généraux du pays et de ceux des autres classes sociales. Ce qui l’anime ce n’est nullement l’amour du pays, ni le sentiment d’indignation devant l’étendue de la prédation à laquelle elle participe elle-aussi. Ce qui est à la base de ses conflits avec le pouvoir des oligarques - conflits tout relatifs et tout secondaires du point de vue des intérêts de classe des travailleurs- c’est le désir d’avoir sa part de la rente réduite par ces oligarques à une petite portion. C’est aussi son impatience d’en finir rapidement avec les lois sociales. Bien que ces lois aient été revues depuis 1989 dans un sens favorable à ses intérêts, elle les considère comme une entrave à sa soif de profits inconciliable avec sa tendance à écraser la classe ouvrière et à employer les jeunes de façon esclavagiste. Supprimer la subvention des produits de base pour sortir de la crise, répètent d’une seule voix tous ses « experts » idéologues. L’objectif véritable qu’ils évitent de reconnaître ouvertement c’est de réduire à la faim les travailleurs et les chômeurs pour les obliger à se plier sans discussion à la dictature des patrons.

 

Baignant en pleines illusions démocratiques, la petite-bourgeoisie démocratique qui assume de fait un rôle idéologique dominant dans le hirak, à son stade actuel, pense que des élections démocratiques et l’abolition du régime de la fraude électorale suffiront d’elles-mêmes à éradiquer la corruption, instaurer l’égalité et la justice sociale, sources de prospérité et de bonheur pour tous. 

 

Egalité entre capitaliste et ouvrier ?! Exploiteurs et exploités « khawa khawa » !? Une rêverie naïve et absurde qu’un simple examen de la réalité des grands pays capitalistes démocratiques dément de façon cinglante tous les jours. Cette réalité est celle de l’accroissement sans précédent des inégalités entre 1% de capitalistes super-milliardaires et l’immense majorité de ceux qui ne vivent que de la vente de leur force de travail. C’est celle du chômage permanent, des emplois jetables et des salaires de misère. Celle des élections, qui dans le cadre de la démocratie bourgeoise, se résument à demander périodiquement à la classe ouvrière d’élire le politicien bourgeois le plus habile et le plus menteur pour remplacer le précédent de manière à la maintenir perpétuellement sous la botte de ses exploiteurs. Cette réalité est celle des guerres provoquées par la bourgeoisie pour la répartition du monde et des sources d’énergie, pour maintenir la majorité des peuples sous la domination directe de régimes antipopulaires à la solde des multinationales de l’impérialisme, installés par des coups de force ou par la voie démocratique.

 

De larges franges de la petite-bourgeoisie engagées dans le hirak ne rêvent que d’un partage « équitable » des revenus pétroliers, une fois qu’ils seront arrachés des mains des oligarques. Elles caressent l’espoir de se hisser rapidement au stade de grands capitalistes grâce à une nouvelle redistribution de la rente pétrolière, à la reconnaissance de leur « mérite » enfin « libéré » du diktat du régime. C’est le contenu économique de leur slogan « Liberté ! »

 

La classe ouvrière, durement frappée par le diktat du régime bourgeois et muselée par les lois anti-grèves, privée du rôle dirigeant d’un parti communiste de masse, est submergée par l’idéologie petite-bourgeoise.

Il est impératif d’intensifier la lutte politique et idéologique en sa direction pour la dégager de cette emprise, lui indiquer les voies de la lutte pour qu’elle imprime fortement au hirak un contenu reflétant ses intérêts de classe exploitée. La seule issue à sa misère, aux noirs lendemains que le pouvoir lui prépare à travers toutes les lois en cours d’adoption par un gouvernement anticonstitutionnel, est le combat pour un régime socialiste. Les aspirations des travailleurs et des jeunes à l’emploi, au logement, à la santé, à la formation, à la culture et aux loisirs, sont d’une ampleur telle qu’elles ne peuvent être satisfaites par le régime capitaliste. Miné par de profondes contradictions dues à la recherche du profit maximum par l’exploitation forcenée de la classe ouvrière, ce régime a engagé à l’échelle mondiale et de façon coordonnée une offensive générale contre les conquêtes sociales du mouvement ouvrier international.[…]

 

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Dans sa déclaration du 26 février dernier, le PADS a proposé les grands axes de lutte immédiate de nature à impulser l’organisation indépendante du mouvement ouvrier et à orienter le mouvement populaire vers la seule voie qui le libèrera à la fois du diktat des bandes encore au pouvoir et des manœuvres de l’impérialisme. Les Etats impérialistes font pression pour favoriser l’installation d’un régime soumis à leurs ordres. Ils cherchent notamment à obtenir la dénationalisation des ressources pétrolières, le démantèlement des acquis sociaux qui subsistent encore, la liberté sans entrave des mouvements de capitaux. Cette liberté signifie rapatriement des profits des multinationales sans contrôle préalable des institutions algériennes.

 

Face aux vastes mouvements de protestations des masses populaires qui rejettent notamment l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, la bourgeoisie - terme scientifiquement plus précis que celui de gangs ou de bandes mafieuses - cherche à obtenir l’appui des puissances impérialistes dans le cadre d’un nouveau partage des richesses entre elle et ses puissances. Si ces puissances ne réussissent pas à imposer leurs volontés par les pressions, elles n’hésiteront pas à faire appel à des mercenaires pour s’emparer des zones pétrolières. Nier ce danger c’est ou bien faire preuve de naïveté en pensant que le peuple algérien qui « aurait gagné le respect » du monde, de Trump et de Macron en particulier, par ses manifestations pacifiques et ses comportement civilisés, ne fera pas l’objet des ingérences étrangères. Ou bien se conduire consciemment en mercenaires patentés des puissances impérialistes embrigadés pour endormir les jeunes afin d’exécuter une opération de soumission du peuple algérien au profit d’une nouvelle classe de riches comme le montrent de nombreux pays « devenus démocratiques » en Amérique latine par exemple.

 

C’est pourquoi, face à la nécessité de déjouer les intrigues coordonnées des puissances impérialistes et des bandes bourgeoises de prédateurs, les communistes algériens pensent qu’il faut œuvrer à ce que les liens se renforcent entre le peuple et l’armée sur la base des exigences populaires. Le slogan « l’armée dans les casernes » ne sert pas la cause populaire. La ligne de clivage « Etat civil et non Etat militaire » ne la sert pas d’avantage. Pour un Etat démocratique et populaire véritable consacrant l’union peuple-armée contre les corrompus, les prédateurs et les despotes, où qu’ils se trouvent, contre les ingérences impérialistes, pour la défense de la souveraineté du pays et de ses richesses, pour déloger la bourgeoisie du pouvoir, pour la concrétisation des aspirations sociales des travailleurs et des masses populaires, pour la relance de l’industrialisation, pour des solutions démocratiques aux particularités culturelles du pays, notamment en Kabylie, dans le cadre de l’unité de son territoire, etc., telle est, selon les communistes algériens, la ligne la plus juste dans ces moments de plus en plus dangereux. C’est la ligne la plus correcte dans la voie de l’accumulation des forces et de la réunion des conditions politiques pour aller vers des changements radicaux dans la nature de classe de l’Etat.

 

Dans l’immédiat, les communistes appellent à lutter résolument pour le droit de manifester, de s’exprimer, de s’organiser. En particulier, les détenus politiques doivent être libérés. Les détentions arbitraires doivent cesser. L’avant-garde du mouvement populaire saura faire le tri entre les manifestants qui expriment sincèrement leurs opinions pour arrêter la course du pays vers l’abime et ceux qui se proclament « leaders » des revendications démocratiques, infiltrent habilement les manifestations et les réseaux électroniques, alors qu’ils sont en mission commandée pour le compte de puissances impérialistes ou de bandes intérieures organisées. Leur finalité est de chasser Hadj Moussa et le remplacer par Moussa Hadj ou par Chab Moussa, afin que le régime bourgeois actuel soit sauvé de la colère populaire et que les riches exploiteurs continuent à amasser des montagnes de richesses. Cette avant-garde saura identifier, isoler et neutraliser ces derniers mieux que ne saurait le faire le plus fin des plus dévoués des membres des services de sécurité à la défense de la souveraineté du pays.

 

De même la mobilisation est nécessaire pour mettre en échec le passage en catimini de divers règlements tendant à légaliser la cession illicite des biens de l’Etat. Elle est impérieuse pour neutraliser l’action sournoise des saboteurs des entreprises publiques qui les mettent en faillite pour justifier des licenciements de masse en vue de s’emparer des terrains et des immeubles sans rencontrer de résistance.

 

Pour les travailleurs, pour leur avant-garde, pour la jeunesse intellectuelle de progrès, le plus grand danger est de se laisser fourvoyer dans de pseudo larges rassemblements, décrétés plus « efficaces » comme celui du Pacte d’Action Démocratique. Des actions ponctuelles peuvent être menées avec tel ou tel participant de ce Pacte ou avec le Pacte dans son ensemble à condition que le parti de la classe ouvrière conserve son indépendance, ne se laisse pas embrigader dans un cadre dominé par l’idéologie bourgeoise quand bien même des partis comme le Parti des Travailleurs ou le Parti Socialiste des Travailleurs en font partie. Le PT a depuis sa création joué un rôle de rabatteur des travailleurs les moins conscients pour le compte du pouvoir, de l’une ou de l’autre de ses tendances. Il a contribué à chloroformer certaines franges en soutenant pendant longtemps le pacte de Sant’Egidio puis Bouteflika et en imputant à l’« environnement » de ce dernier la politique antipopulaire et d’abandon de souveraineté. Le PST est objectivement mû par des orientations réformistes sous couvert d’une phrase de gauche. Il sert de caution au RCD et au FFS qui œuvrent à donner une assise plus nationale à leurs orientations pro-capitalistes. 

 

Gloire à nos chouhadas de la libération nationale !

 Vive le socialisme !

 Vive la solidarité prolétarienne internationaliste ! »

 PADS, 1er Novembre 2019

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