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30 mars 2017 4 30 /03 /mars /2017 16:10

QUE FAIRE ?

Les rebondissements qui jalonnent cette campagne électorale, sa violence dans le verbe, l’incertitude qui la caractérise sont les signes que nous sommes entrés dans une nouvelle époque. Les turpitudes de Fillon et d’autres responsables politiques ne sont pas nouvelles. Ce qui est nouveau c’est l’intolérance croissante de l’opinion publique à ces pratiques que la morale condamne. Ceux qui souffrent des inégalités et des injustices de cette société ne le supportent plus et ont de plus en plus conscience de la cause principale de leurs maux : l’argent, le profit comme but et comme moteur de la société dans laquelle nous vivons.

Cette prise de conscience nous ouvre un champ à nous qui voulons bâtir un monde qui permette à chacune, à chacun de vivre décemment et de s’épanouir dans la liberté.

Le grand capital financiarisé et mondialisé l’a bien compris. Il s’efforce, pour préserver ses intérêts, de dévoyer cette évolution. Un jetant l’opprobre sur l’ensemble des élus afin de décrédibiliser la démocratie représentative. En se servant de Le Pen pour orienter la colère populaire contre l'étranger, contre l'immigré. En prenant directement en main la gestion des affaires publiques comme aux USA avec Trump. En France, il considère que Fillon et les politiciens de droite à la mode ancienne ne sont plus en mesure d’imposer des sacrifices à notre peuple et ils veulent faire élire des fondés de pouvoir des banques prétendument issus de « la société civile ». C’est le cas de Macron que promotionnent les médias pilotés par l’oligarchie industrielle et financière. Contrairement à ce que je lis parfois Macron n’est le candidat bis du Parti Socialiste. Celui-ci a son candidat, Benoît Hamon. Macron est le candidat des banques.

Devant cette situation, que faut-il faire ? L’idéal serait évidemment de faire élire un candidat résolu à faire reculer le pouvoir des banques - non en paroles comme Hollande au Bourget - mais en actes. Un tel candidat qui représenterait toute la gauche aurait des chances d’y parvenir. Les conditions en sont-elles réunies ? A l’évidence, non. Non pour une question d’égos, mais pour des raisons politiques. En l’état actuel des programmes de Hamon et de Mélenchon, l’union sur la base du plus petit dénominateur commun aboutirait à se priver des moyens de changer réellement de politique. Il serait tentant – et confortable - de se rallier au gentil Hamon, mais son programme ne se donne pas, pour ne citer que cet exemple, les moyens de remettre en cause les Traités européens qui nous ligotent. Imaginons le signal qu’enverrait un désistement en faveur du candidat socialiste qui, au-delà de la défection de Valls, donne de plus en plus de gages au PS responsable du désastreux quinquennat de Hollande.

Dans ces conditions appeler Mélenchon, Hamon, Jadot et Laurent à décider d’une candidature commune, revient à les renvoyer dos à dos et à gommer les divergences politiques fondamentales qui les séparent. Un temps précieux est ainsi perdu.

Disant cela je ne suis pas jusqu’au-boutiste. J’ai toujours su et je saurai encore, si les circonstances l’imposent, refuser la politique du pire. Dans une élection à deux tours, c’est l’affaire du 2e tour. Au 1er tour, il s’agit de créer le rapport de forces le plus favorable aux idées que nous pensons justes afin d’être mieux armés pour nous défendre et progresser ensuite.

Dans la présente élection c’est Jean-Luc Mélenchon qui a le programme à la fois le plus radical et le plus réaliste. Certes, il n’est pas sans défauts. L’homme est parfois irritant et je n’approuve pas certains points de son programme. Celui sur le nucléaire civil par exemple. Mais il est celui qui se donne les moyens de s’attaquer aux causes mêmes de nos difficultés : la domination des puissances financières et le caractère monarchique du régime qui nous gouverne. (1)

Sachons passer sur le secondaire pour aller à l’essentiel : il est de l’intérêt du peuple de France que Jean-Luc Mélenchon obtienne un score élevé. Soyons confiants et offensifs : en l’état actuel du degré d’incertitude des intentions de vote, il n’est pas interdit de se fixer un objectif élevé. Très élevé. La dynamique de sa campagne nous y autorise.

Bernard DESCHAMPS

30/03/2017

-1 Je suis étonné que mon parti le PCF ne se prononce pas contre l’élection du Président de la République au suffrage universel qui lui confère la prééminence sur le Parlement (La France en Commun, pages 26 et 27)
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