Le Président Abdelaziz BOUTEFLIKA
« J’ai appris avec une immense tristesse le décès du leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz », écrit le président Bouteflika dans un message de condoléances adressé au président cubain et frère du défunt, Raul Castro.
« Avec sa disparition, je perds personnellement, un ami et un compagnon de plus d’un demi-siècle. C’est aussi une grande perte pour le peuple algérien qui entretient une relation particulière avec El Commandante, faite de respect, d’admiration et d’affection mutuels »
Cette relation « trouve aussi sa singularité dans le partage de quelques pages de l’histoire de la glorieuse lutte de libération nationale et dans lesquelles El Lider Maximo avait joué un rôle de premier plan aux côtés du peuple algérien », poursuit le chef de l’État.
« Ce compagnonnage de lutte trouvera son prolongement après l’accession de l’Algérie à l’indépendance et se manifesta par une solidarité et un soutien à la reconstruction de notre pays ruiné par une guerre coloniale dévastatrice », a relevé le président Bouteflika.
« Je salue en lui un authentique défenseur des valeurs de paix, de respect de la souveraineté nationale et de son combat intransigeant en faveur du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », a encore écrit le chef de l’État. »Je rends également hommage à son parcours exemplaire de jeune avocat épris des nobles valeurs de justice, de l’exceptionnel chef révolutionnaire, de fondateur et clairvoyant dirigeant de sa nation et d’homme d’État éclairé », affirme le président Bouteflika.
El Watan (opposition)
« L'icône de la révolution cubaine et défenseur de la justice sociale, Fidel Castro, est décédé vendredi à l'âge de 90 ans à La Havane, marquant la fin d'une ère pour son peuple à qui il laisse comme ultime message: respecter les "idéaux de la révolution"(…)
Après des années de lutte contre des soucis de santé, l'ex-président Fidel Castro, "est décédé à 22h29 (heure locale)", a annoncé son frère Raul, précisant : "Conformément à la volonté exprimée par le camarade Fidel, sa dépouille sera incinérée dans les premières heures de la journée de samedi, le 26 novembre"(…)
Le 19 avril 2016, Fidel Castro est intervenu pour la dernière fois au Congrès cubain, évoquant sa mort "dans un futur proche" et appelant à respecter les "idéaux de la révolution"(…)
Sa dernière apparition publique date du 13 août, à l'occasion de son 90e anniversaire, au côté de son frère Raul et du président vénézuélien Nicolas Maduro, son principal allié en Amérique latine.(…)
Le décès de Fidel Castro marque la fin d'une ère pour la majorité des Cubains. Il représentait en effet le dernier communiste de la "vieille école" oû le premier président de la République populaire de Chine, Mao Zedong, le premier dirigeant nord-coréen Kim Il-sung et les leaders soviétiques Nikita Khrouchtchev et Léonid Brejnev n'étant plus de ce monde-. »
El Moudjahid
50 ans de relations privilégiées
« L'Algérie et Cuba entretiennent des relations privilégiées depuis plus de 50 ans qui se traduisent par des positions et approches semblables sur nombre de questions internationales ainsi que par la volonté et l'ambition des deux partenaires à approfondir et consolider la coopération bilatérale dans tous les domaines. Les relations bilatérales algéro-cubaines ont connu une véritable impulsion ces quinze dernières années, avec des engagements par la voie des plus hautes autorités des deux pays, à poursuivre leurs efforts pour promouvoir leur coopération tant sur le plan économique que politique.
Cette volonté a été réaffirmée, en juillet dernier, par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans son message adressé à son homologue cubain, Raul Castro Ruz, à l'occasion de la commémoration de la Journée de la Rébellion, en soulignant la régularité de la consultation et de la concertation bilatérales, marquées par une convergence de vues sur les principales questions régionales et internationales d'intérêt commun. La solidité et l'exemplarité des liens entre les deux pays avait fait dire au Chef de l'État cubain, Raul Castro, lors d'une visite de travail en Algérie en 2009, que l'amitié algéro-cubaine était toujours «indestructible» qu'il y a 50 ans.
Renforcement des relations
Les relations entre les deux pays se sont intensifiées grâce à la volonté affrichée à travers, notamment, l'échange de visites de haut niveau de part et d'autre, et les 19 sessions de la commission mixte tenues à ce jour. Dans ce contexte, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a soutenu, lors de sa récente visite à La Havane, «l'excellence» des relations politiques entre l'Algérie et Cuba, appelant, à cette occasion, à l'établissement de nouveaux partenariats bénéfiques aux deux pays. M. Sellal s'était alors entretenu avec les plus hauts responsables cubains, avec lesquels il a discuté des questions d'intérêt commun et les voies et les moyens de multiplier les partenariats gagnants-gagnants afin de parvenir à tisser des relations économiques au niveau d'excellence des relations politiques. Ces rencontres ont abouti à la signature de huit conventions de coopération portant sur les secteurs de la santé et de l'enseignement supérieur. Cette visite a également été une opportunité pour rendre visite au leader historique, Fidel Castro. Cette icône de la Révolution cubaine et défenseur de la justice sociale est décédé, vendredi dernier, à l'âge de 90 ans à La Havane, après des années de lutte contre des soucis de santé.
Soutien indéfectible aux causes justes
Sur le plan international, l'Algérie et Cuba affichent une convergence de points de vue sur les grands dossiers internationaux et régionaux, tels que la cause sahraouie ou la question palestinienne. Alger et La Havane soutiennent les efforts de l'ONU visant à parvenir à un règlement politique «juste» et «durable» de la question sahraouie basée sur l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit à l'autodétermination.
À l'issue d'une visite d'État en Algérie en mai dernier, le Président cubain, Raul Castro, a exprimé sa «solidarité» avec le peuple de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dans ses efforts visant à «réaliser ses aspirations légitimes». Concernant la situation au Proche-Orient, les deux parties ont réitéré leur «soutien à une solution juste et durable» du conflit israélo-palestinien et ont réaffirmé le droit «inaliénable» du peuple palestinien à l'établissement d'un État indépendant dans les frontières d'avant 1967 avec El-Qods comme capitale.
Aps
Fidel Castro, parcours d'un leader historique
Le père de la révolution cubaine, Fidel Alejandro Castro Ruz, est officiellement né le 13 août 1926 dans le village de Biran, près de Mayari, dans l'est de Cuba, mais certains biographes considèrent qu'il est né un an plus tôt. Il a grandi dans la famille d'un immigré espagnol, qui avait fait fortune dans la culture de la canne à sucre. Diplômé de la faculté de droit de l'université de La Havane en 1950, il commence une carrière d'avocat et d'opposant politique en prenant part aux mouvements visant à renverser la dictature de Fulgencio Batista. En 1953, après l'attaque de La Moncada, il est condamné à 30 ans de prison, mais est libéré deux ans plus tard, bénéficiant d'une amnistie. Il part alors au Mexique, d'où il prépare la conquête de l'île avec d'autres exilés cubains. En décembre 1956, Fidel Castro et ses 81 compagnons d'armes regagnent l'île à bord du «Granma»... mais le débarquement tourne à la catastrophe. Seulement 12 personnes, dont Fidel Castro, son frère Raul et Ernesto «Che» Guevara, parviennent à se réfugier dans les collines de la Sierra Maestra et à prendre le contrôle d'une partie de la province d'Oriente. Ils repassent à l'offensive en 1958, de sorte que le 1er janvier de l'année suivante, Fulgencio Batista est contraint de quitter Cuba.
Le 8 janvier 1959, entouré de ses «barbudos» - son frère Raul, «Che» Guevara, le charismatique Camilo Cienfuegos, Fidel Castro fait une entrée triomphale à La Havane. Il devient alors le chef des forces armées, puis le Premier ministre du pays. Les premières années de pouvoir de Castro sont marquées par de nombreuses réformes au profit de son peuple. Il instaure un système de santé décent pour tous, et combat l'analphabétisme.
En 1961, il proclame le «caractère socialiste» de la Révolution, lors de la tentative d'invasion d'exilés cubains, soutenus par les renseignements américains (CIA), de la baie des Cochons. Rapidement, les tensions entre Cuba et les États-Unis s'intensifient. En 1962, le Président américain John F. Kennedy annonce un blocus naval de Cuba et rompt toutes relations diplomatiques avec La Havane. Ce grand symbole des mouvements de libération aura néanmoins assisté, fin 2014, à un rapprochement historique entre son pays et les États-Unis.
Au cours de sa vie, il a défié 11 présidents américains et survécu à maints complots d'assassinat -un record de 638, selon le Livre Guinness des records. (Aps)