On lira l'article publié aujourd'hui par Afrik Com. De son côté le journal communiste français L'Humanité, sous la signature de Rosa Moussaoui, pose ce mardi 4 septembre, la question suivante:
"Les djihadistes qui occupent depuis cinq mois le nord du Mali cherchent-ils à entraîner l'Algérie dans leur guerre [...] Seul pays de la région à disposer d'une solide capacité militaire pour faire face aux islamistes armés, l'Algérie craint surtout que son engagement dans une éventuelle intervention militaire (voulue par la CEDEAO et les Occidentaux, Etats-Unis et France en tête) ne se solde par une recrudescence d'actes terroristes sur son sol. Dans un pays encore traumatisé par la "décennie noire", la déstabilisation du Mali, dont les djihadistes contrôlent la partie septentrionale, suscite de très vives inquiétudes. "
Pour l'heure l'Algérie soutient fermement la solution politique pour éviter le chaos malien.
Mardi 4 septembre 2012 par Fouâd Harit
Alors que les Algériens sont encore sous le choc après l’assassinat par le Mujao d’un diplomate algérien samedi dernier, ceux-ci doivent faire face aux nouvelles menaces d’exécution des trois diplomates algériens encore retenus en otage au Mali par le groupe terroriste. Côté gouvernement, le silence est de marbre.
L’Algérie est inquiète pour le sort de ses trois otages retenus depuis le 5 avril 212 dans le nord du Mali par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Le Mujao, allié à Al-Qaïda, menace d’exécuter les trois otages restants. En échange de leur liberté, le groupe terroriste réclamait au départ la somme de 15 millions d’euros. Mais suite à l’arrestation de plusieurs terroristes, dont le chef de la « commission juridique d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), Abou Ishak Essoufi, lors d’une opération de l’armée algérienne près de Ghardaïa, à 600 km au sud d’Alger, le Mujao propose depuis un échange des prisonniers.
La situation dans laquelle se trouve Alger est compliquée. Surpris par l’annonce de l’exécution du vice-consul à Gao, Tahar Touati, le gouvernement algérien a annoncé que « les contacts » avec les ravisseurs « ne sont pas rompus ». Toutefois, il n’entend pas céder au chantage ni même donner la moindre rançon. Mais en exécutant le vice-consul algérien à Gao, le Mujao souhaitait donner une leçon à Alger en lui montrant qu’il était prêt à aller jusqu’au bout de ses menaces. Un haut responsable islamiste, Walid Abu Sarhaoui, déclarait dimanche à Bamako, la capitale malienne, que « la vie des autres otages sera rapidement en danger si l’Algérie ne nous écoute pas », selon l’AFP.
Une délégation malienne à Alger
Hanoun Ould Ely et Mohamed Ould Ahmed Deya, deux notables arabes de Gao, fief du Mujao, seraient arrivés lundi à Alger pour des discussions autour du sujet des otages. Une information livrée par Mohamed Ould Binty, membre de la coordination des Arabes du Mali et confirmée par une source proche de l’ambassade du Mali à Alger. Côté algérien, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a refusé de commenter cette information. D’ailleurs, depuis l’annonce du décès de Tahar Touati, le gouvernement ne se prononce pas vraiment à ce sujet. Contacté par Afrik.com, le ministère des Affaires étrangères n’a pas été en mesure de fournir de nouvelles informations.
Apparu dans le sillage de la dégradation sécuritaire dans la région du nord du Sahel, le Mujao s’en prend fréquemment à l’Algérie. Agé de 32 ans, Tahar Touati, le vice-consul assassiné samedi dernier, venait tout juste de débuter sa carrière dans la diplomatie de son pays. Sa mort rappelle celle des deux diplomates algériens tués en 2005. En poste en Irak, ils avaient été exécutés par les terroristes du groupe Zarkaoui, Al-Qaïda en Irak. Comment l’Algérie envisage-t-elle de sauver la vie des trois diplomates encore en vie ? Devra-t-elle revoir sa doctrine ?