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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 09:22

 

Témoignages de militants anti-colonialistes français.
El WATAN, 27/08/2013
 

Bernard Deschamps, fera remarquer à l’assistance nombreuse que l’association France-El Djazaïr qu’il préside célèbre le 05 juillet, commémore les 1er novembre et 17 octobre en France et se bat contre la loi du 23 février 2005.

L’association Med-Action a organisé du 18 au 21 août «une semaine de l’histoire» à la salle de délibération de l’APC d’Akbou, à l’occasion de la célébration du 57e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam. La participation de militants anticolonialistes français qui ont soutenu la révolution algérienne à cette manifestation culturelle aura été un fait saillant remarqué et apprécié par tous ceux qui voulaient entendre un autre son de cloche émanant de l’autre rive de la méditerranée.

Au programme, des conférences-débats et des projections de films documentaires. L’assistance aura fini par mettre un visage au mythique Francis Jeanson, connu pour son réseau éponyme de porteurs de valises, grâce à la projection du film documentaire de Bernard Vrignon et Catherine De Grissac intitulé «Francis Jeanson, itinéraire d’un intellectuel engagé». «Un film français réalisé par deux français sur un français», dira la réalisatrice. Le réalisateur, lui, fera remarquer que «ce fut très compliqué de trouver au film un financement car pour une partie de l’opinion française, Francis Jeanson est un traître. Nous l’avons connu lors de la guerre en Bosnie et ses engagements historiques pour l’Algérie nous ont intéressés. Il considérait que la colonisation était déshonorante pour la France».
L’orateur ajoutera que Bernard Henri Levy a affirmé à ce propos que «Francis Jeanson a non seulement sauvé son honneur mais aussi celui de la France». Les présents dans la salle apprendront que cet intellectuel anticolonialiste engagé faisait le chauffeur de taxi dans Paris, hébergeait des responsables du FLN et constituera un réseau autonome de près de 5000 «porteurs de valises» transportant des fonds au profit de la révolution algérienne. Il tint une conférence en plein
Paris pendant le procès du réseau en 1960 à l’issue duquel il sera condamné par contumace à 10 ans de prison.

Le deuxième témoignage nous vient de Bernard Deschamps, ancien député du PCF, à propos du «combat héroïque des mineurs de charbon algériens des Cévennes pour l’indépendance de l’Algérie». Pour étayer sa contribution, le conférencier aura consulté les archives françaises et particulièrement les procès verbaux de la police. «Arrivés en 1947, les mineurs de charbon algériens, originaires d’Akbou pour certains, se sont installés dans des baraquements dans le Gard. Ils militaient dans le PPA-MTLD avant de rejoindre massivement les rangs du FLN», dira l’orateur. Parmi les responsables politiques les plus dynamiques, il citera Dahmouche Yahia de Bouhamza, Aissa Mokrane de Boudjellil, Md cherif Djenkal d’Ouzellaguen et Fatima Krim, épouse de Mohamed Krim, qui a été condamnée et internée. La Tribune, organe de la Fédération régionale des mineurs CGT, rappelle que 12 grèves de 24h ont eu lieu en décembre 1953 pour dénoncer la déportation des travailleurs algériens des Cévennes vers la Lorraine. «Les 1400 mineurs recensés dans le bassin minier des Cévennes versaient leurs cotisations au profit de la révolution. En 1957, ils ont déclenché une grève de huit jours qui a occasionné une perte de production de charbon estimée à 300 tonnes par jour. Ils avaient à faire face à une terrible et constante répression, à la torture, à des arrestations et 12 ou 13 exécutions sommaires ont été enregistrées dans leurs rangs», affirmera M. Deschamps. Le militant anticolonialiste ne manquera pas de relever la déception des mineurs algériens lorsque le Gouvernement Guy Mollet demande et obtient le vote par le Parlement des «pouvoirs spéciaux» censés, soi-disant, faire la paix en Algérie. «Ils se sentaient trahis par le PS et le PCF», ajoutera-t-il.

Bernard Deschamps, fera, par ailleurs, remarquer à l’assistance nombreuse que l’association France-El Djazaïr qu’il préside célèbre le 05 juillet, commémore les 1er novembre et 17 octobre en France et se bat contre la loi du 23 février 2005 qui évoquait le caractère «positif» de la colonisation française en Afrique du Nord. Le Président de l’APC d’Akbou l’a fait citoyen d’honneur de la ville et M. Deschamps déclare être très ému par cette distinction. L’historien Amar Mohand-Amer a animé de son côté une conférence sur «le Congrès de la Soummam : vérités historiques à redire» et le film documentaire du réalisateur Jean Asselmeyer intitulé «ils ont rejoint le Front pour la libération de l’Algérie» a mis sous les feux de la rampe des français, jusque-là anonymes, qui ont milité pour l’indépendance de l’Algérie. Hocine Smaali, président de l’association Med-Action, estime pour sa part que ces journées dédiées à l’histoire sont bénéfiques aux jeunes générations et tient à remercier les intervenants en général et les français qui ont répondu à l’invitation en particulier.

 

H. Aït El Djoudi
 
 

 

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