Jamais aucun Président de la République n'avait suscité en moi une telle aversion. J'ai combattu le De Gaulle de 1958. J'ai combattu Pompidou et Giscard. J'ai combattu Chirac, mais j'ai voté pour lui au deuxième tour de 2002 pour barrer la route à Le Pen. C'était des adversaires et non des ennemis. Je les ai combattus sans éprouver de haine. Sarkozy, c'est différent. J'ai honte des sentiments que j'éprouve à son égard. Il nous a rendus mauvais. Il a fait tant de mal en cinq ans aux Français et à la France. Il a démoli une partie des acquis sociaux et sociétaux du Front populaire et de la Libération. Aujourd'hui, les riches, ses amis, sont plus riches et les pauvres plus pauvres. Il a fait tant de mal aux peuples Ivoirien et Libyen. Sa morgue, son mépris à l'égard de l'Afrique et du Maghreb sont insupportables. Il a dressé les Français les uns contre les autres. Il a fait la chasse aux sans papiers et encouragé la xénophobie et le racisme.
En février 2007, notre association France-El Djazaïr, lui avait écrit pour lui faire part de notre souhait que la France reconnaisse enfin les crimes commis en Algérie par le colonialisme. Nous pensons en effet que c'est la condition pour que le peuple de ce grand pays qui a tant souffert croie en notre volonté de nouer des relations d'amitié durables et sans arrières pensées mercantiles et dominatrices. Dans sa réponse datée du 2 mai 2007, il écrivait: "Jamais vous ne trouverez en moi un défenseur du système colonial car il est profondément inégalitaire. Personne ne peut ignorer l'injustice intolérable qu'il faisait aux Algériens." Quelques jours auparavant, le 7 février, il avait salué, dans un meeting à Toulon, les nostalgiques de "l'Algérie française" et, au cours de son mandat, il attribua la Légion d'Honneur à des activistes de l'OAS et rendit hommage au tortionnaire Bigeard.
Au lieu de poursuivre la politique de ses prédécesseurs depuis les indépendances, en signant notamment un Traité d'Amitié avec l'Algérie, comme cela était décidé depuis 2003 par les présidents Bouteflika et Chirac, il a multiplié les déclarations vexantes; accru les refus de visas pour les Algériens et il s'apprête, si par malheur il est réélu, à réviser en baisse les Accords de 1968 avec l'Algérie. Il a créé une Union pour la Méditerranée présentée comme un outil de coopération équitable, alors qu'il s'agit en fait de la poursuite du traité de Barcelone visant à instaurer une zone de libre échange au détriment des pays du sud et au profit de ceux du Nord. Enfin, renouant avec la politique de la canonnière, il est intervenu militairement en Côte d'Ivoire pour asseoir sur le trône son ami Ouattara et en Libye, prenant ainsi le risque de transformer l'Afrique en poudrière.
Il faut vite se débarrasser de lui avant qu'il ne soit trop tard. Je ne sais pas dans quel sens s'orientera la politique de Hollande. Cela dépendra beaucoup de notre capacité à faire valoir les besoins de notre peuple et l'aspiration à l'amitié avec les peuples du Monde. Mais il faut pour cela faire sauter le verrou que constitue l'alliance de fait de Sarkozy et de Le Pen. Le 6 mai je voterai donc Hollande.
Sarkozy dégage !