Selon la presse algérienne et selon nos amis sur place, le meeting du FFS (Front des Forces Socialistes de Aït Ahmed) a fait salle comble hier après-midi à Alger. La salle ATLAS de 2500 places (où les voyageurs de France-El Djazaïr avaient assisté, en 2009, à un concert pour le 55e anniversaire de l'insurrection de 1954) s'est révélée trop petite pour accueillir la foule - au premier rang de laquelle on notait des familles de disparus de la "décennie de sang" - venue écouter les orateurs parmi lesquels des dirigeants de partis progressistes du Maroc et de Tunisie. Dans une lettre, lue au meeting, M. Abdelhamid MEHRI (ancien membre du GPRA pendant la guerre d'Indépendance, ancien Ministre et ancien secrétaire général du FLN, qui fut Ambassadeur en France de 1984 à 1988) a déclaré que "le changement ne peut venir du sommet de l'Etat, ni du sommet de l'opposition." "Nous travaillons toujours pour rassembler toutes les forces et canaliser les aspirations pour affronter les problèmes d'aujourd'hui."
Devant l'assistance qui scandait des slogans contre le pouvoir et contre "le système", le secrétaire général du FFS dans son discours a répondu à la question "comment construire?" : "D'abord sortir de l'exclusion et de l'émeute. Pour que le pays sorte des impasses de l'exclusion avec son lot de violences, d'incompétence, de prédation et de décomposition sociale et politique, il faut lever tous les obstacles à la libre organisation et à la libre expression, la levée du dispositif répressif des libertés publiques, associatives, syndicales."
Dans une correspondance adressée le 17 février dernier au Président BOUTEFLIKA, au nom des "liens de fraternité et les principes qui nous ont rassemblés durant la période de la lutte pour la liberté de notre pays et son indépendance", M.MEHRI écrivait: "ce régime qui, depuis des années, est bien plus marqué par ses aspects négatifs que positifs [...] est devenu iapte à résoudre les épineux problèmes de notre pays [...] Les signes qui alertent sur le caractère impératif d'un tel changement sont visibles depuis des années. Ils se sont encore accumulés ces derniers mois d'une manière telle qu'il est impossible de les ignorer ou de reporter la réponse."
En fin de matinée aujourd'hui, troisième marche de la Coordination, version partis politiques RCD, MDS,PLD.