Un des premiers Maires français d'origine algérienne fut mon ami Alain Tasserra élu en 1975 aux Salles du Gardon (30). Alain était mineur dans le bassin houiller des Cévennes comme son père qui fut un militant du FLN pendant la guerre d'indépendance et collecteur de l'ichtirâk. Alain enfant souvent l'aidait dans sa tâche. (Voir mon ouvrage, Le fichier Z, essai d'histoire du FLN dans le Gard.) Bernard DESCHAMPS
EL WATTAN (Algérie)
De notre correspondant
Candidat de toute la gauche dans cette commune de plus de 35 000 habitants, Azzedine Taïbi a enregistré au premier tour 49,57 % des votes exprimés. Lors du deuxième tour du 30 mars, décisif, il a obtenu 50,33% des voix. Le nouveau maire communiste, 49 ans, soutenu par les écologistes et les socialistes, a devancé le candidat UMP, Julien Mugerin (41,92 %), et le candidat de l’UDI, Khader Abdellali (7,73%). Ainsi, la liste conduite par M. Taïbi obtient 30 sièges au conseil municipal sur les 39 possibles. Cela lui permet une grande marge de manœuvre pour mettre en place et mener à bien son projet «Pour un nouvel élan populaire», avec lequel il a convaincu les Stanoises et les Stanois.
Certes, il sera surtout jugé sur sa gestion et son bilan au bout de son mandat. Mais, au-delà de l’enjeu local où les habitants d’une ville importante ont élu un maire auquel ils font confiance, il y a dans l’élection d’Azzedine Taïbi un grand symbole. «Ma candidature est très symbolique puisque je serai, si les Stanois me choisissent, l’un des très rares maires français d’origine algérienne et maghrébine en général à la tête d’une ville importante de plus de 35 000 habitants… Je suis prêt à assumer pleinement ce rôle de symbole», a-t-il déclaré à El Watan au début de sa campagne électorale.
Désormais, il l’est. Il est donc appelé d’office à non seulement accomplir convenablement son travail de premier magistrat de Stains, mais aussi à fournir davantage d’efforts, voire faire plus que ses autres collègues maires de France. Il se doit d’être exemplaire sur tous les plans afin d’envoyer l’image d’un maire d’origine immigrée très compétent et à la hauteur des responsabilités qu’on lui a confiées. Avant lui, le nombre de maires français dont les noms ont une consonance maghrébine se comptaient sur les doigts d’une main. Sa réussite est synonyme d’avènement de toute une génération d’hommes politiques d’origine immigrée, particulièrement maghrébine, prête à relever le défi du combat démocratique et électoral en France.