le 02.04.13 | 14h46
Plus de trois millions de mines datant de l'époque coloniale sont toujours disséminées tout au long des frontières Est et Ouest du pays, a indiqué mardi à Alger l'expert et ancien officier de l'Armée nationale populaire (ANP), Messaoud Adimi.
"Plus de trois millions de mines datant de l'époque coloniale sont toujours disséminées tout au long des frontières Est et Ouest du pays, alors que plus de 8 millions ont été détruites entre 1963 et 1988", a affirmé M. Adimi au forum du quotidien "El Moudjahid" consacré au thème "Mines antipersonnel, l'autre crime colonial".
Il a souligné que l'Algérie avait mis en place, à partir de 1963 une stratégie, pour découvrir et détruire les mines laissées par l'armée coloniale française et qui "représentaient une menace dangereuse et permanente pour les citoyens algériens".
"La France a toujours refusé de donner les plans où étaient exactement disséminées ces mines, mais l'Etat algérien a mis en oeuvre une stratégie, avec la collaboration d'experts de l'ex-URSS, pour les découvrir et les détruire" a expliqué l'ancien secrétaire exécutif du comité interministériel chargé de l'exécution de l'interdiction des mines antipersonnel à la chefferie du gouvernement.
Il a déploré que la France, en plus de toutes les atrocités qu'elle avait commises durant 132 ans de colonisation, avait laissé plus de 11 millions de mines, causant des milliers de morts et de blessés parmi les citoyens algériens.
"La France coloniale voulait, en disséminant des mines tout au long des lignes Maurice et Challe, isoler les moudjahidine de l'intérieur et empêcher l'acheminement des armes par le truchement des pays voisins, notamment le Maroc et la Tunisie et ainsi étouffer la Révolution", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur les dégâts causés par ces mines depuis l'indépendance du pays en 1962, M. Adimi a précisé que 6.792 personnes avaient été touchées, dont 3.255 décédées et 3.542 amputées, indiquant que ces chiffres représentaient un bilan non exhaustif.