le 26 Octobre 2012
Alger sous pression franco-américaine
À l’occasion de la visite d’Hillary Clinton, l’Algérie pourrait infléchir sa position sur le Mali.
La visite de la secrétaire d’État américaine en Algérie, mardi prochain, pour parler de la situation malienne va-t-elle influer sur la position algérienne ? Jusque-là, Alger a fait de la non-intervention au Mali un principe, privilégiant le dialogue avec ceux qui se dissocieraient avec l’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) et son allié le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad de l’ouest africain), à savoir les indépendantistes touareg de l’Azawed et leurs « frères » d’Ansar Eddine (partisans de l’islam), qui renonceraient à toute idée sécessionniste. Une position que comprend la France mais qu’elle ne partage pas complètement. Tout en estimant, sans trop insister, qu’il ne faut pas fermer la porte à une solution politique, Paris privilégie, dans les faits, une solution militaire via la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest). D’autant que l’Aqmi, qui parraine les autres mouvements présents sur le terrain, aurait reçu des renforts de djihadistes en provenance de Libye, dans la région de Ghadamès où leur présence a été attestée.
Si le vote de la résolution onusienne, accordant quarante-cinq jours pour trouver une issue politique au conflit malien, donne en partie satisfaction aux Algériens, il n’écarte pas pour autant une intervention militaire sous certaines conditions. Et leur position consistant à refuser à la fois une intervention étrangère et la constitution d’un « émirat islamiste » dans le nord du Mali, et ce, à la frontière sud de leur pays, considérée comme stratégique, est de fait intenable. Aussi, il n’y aurait rien de surprenant à ce qu’Alger, sous la pression de Paris et Washington, mais aussi de l’Union européenne, infléchisse sa position et, dit-on, soit contraint de soutenir une opération militaire au Mali si, dans les semaines et mois à venir, aucune solution politique n’intervient.
Une chose est sûre, François Hollande, qui se rendra à Alger en décembre, tentera d’obtenir le feu vert d’Alger.