Les élections législatives en Algérie auront lieu le 10 mai (le 8 mai pour les Algériens vivant à l’étranger). La campagne officielle débute le 15 avril pour se terminer le 6 mai. Les dernières législatives avaient eu lieu en 2007. C’est une nouvelle loi électorale, votée fin 2011, dans le cadre des réformes voulues par le Président Bouteflika, qui est désormais appliquée. Ces législatives revêtent d’autant plus d’importance que la prochaine Assemblée Nationale Populaire qui comptera 462 députés contre 389 jusqu’alors, aura la charge d’élaborer et de voter une nouvelle Constitution pour l’Algérie.
Cette élection a lieu au scrutin proportionnel de liste à un tour. La circonscription électorale est la wilâya. L’Algérie est divisée en 48 wilâya. Plusieurs nouveautés sont mises en œuvre : les listes de candidat(e)s doivent nécessairement comprendre, pour la première fois, au moins 30% de femmes. Cette obligation a été l’objet d’un vif débat à l’APN, les députés FLN s’étant efforcés de réduire le pourcentage proposé par le Pt. Bouteflika. Autres nouveautés : ces élections seront surveillées par des Commissions de surveillance comprenant les délégués des partis agréés qui présentent des candidats et des Commissions de supervision composées uniquement de magistrats nommés par le Pt. de la République. L’Algérie a accepté que 500 observateurs internationaux (ONU, Union Européenne, Ligue Arabe, Union des Etats Africains, Organisation de la Coopération islamique) soient sur place pour contrôler ces élections.
44 partis politiques dont 21 nouveaux, présentent des candidats.
Parmi les partis traditionnels (FLN ; RND (du Premier Ministre Ouyahia) ; MSP (proche des Frères Musulmans) ; FFS( parti socialiste de Aït Ahmed) ; RCD (laïque de Saïd Sadi) ; MDS (issu du PAGS et du PCA) ; PADS (communistes orthodoxes) ; ANR (de Redha Malek) ; Parti des Travailleurs (trotskiste de Louisa Hanoune), tous présentent des candidats, certains pour la première fois depuis 1997 comme le FFS; sauf le RCD qui appelle au boycott. Le MDS est divisé entre « participationnistes » (Hocine Ali) et « non-participationnistes » (Ahmed Meliani). Le PADS ne présente pas de candidats, mais il a élaboré un programme électoral soutenu par des citoyens. Les partis islamistes: le MSP (Bouguerra Soltani), Ennhada (Amlaoui Akkouchi) et El Islah (Fateh Rebaie) sont alliés au sein de l’Alliance Verte. L’ancien FIS interdit car responsable de la terreur des années de sang n’a pas été autorisé par la loi à se reconstituer. Il ne présente donc pas de candidats, il appelle au boycott (Abassi Madani) mais certains de ses membres ont été « recyclés » par des partis anciens ou nouveaux comme le Front du Changement.
A noter que Saïd Sadi, le fondateur du RCD en 1989, et principal organisateur des samedis de manifestations ratées de 2011 a démissionné de sa responsabilité de Président de son parti. D’autre part, Mohammed Belkhadem est contesté à la tête du FLN par 220 membres du comité central sur 351 qui ont signé une pétition exigeant un congrès extraordinaire.
Le 4 mars, El WATAN, le journal national francophone d’opposition, a publié le résultat d’un sondage parmi ses lecteurs de 28 wilâya: 44% des électeurs inscrits seraient décidés à aller voter, contre 35% en 2007. C’est le FLN qui arriverait en tête avec 25 %, en progression de 2 %. Le RND ne serait crédité que de 5% (manœuvre du quotidien ou réalité ?) Le PT obtiendrait 5% et le FFS, 2% comme l'Alliance Verte (islamistes).