M. Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, se trouve depuis hier à Oran dans le cadre d’une visite de travail qu’il effectue dans cette wilaya. Aujourd’hui, il préside, au centre des conventions d’Oran, la cérémonie d’ouverture du Salon international des équipements, des technologies et des services de l’eau. Ce Salon se veut une plate-forme d’offre internationale des technologies adaptées aux problèmes des pays en stress hydrique : fournisseurs et distributeurs d’équipements et prestataires de services dans les domaines du traitement de l’eau et des eaux usées, de la distribution de l’eau, du traitement des pollutions industrielles, de l’analyse, mesure, contrôle...
Hier, le ministre a inspecté plusieurs infrastructures et projets structurants relevant de son département ministériel tel le projet de drainage du pôle économique de Bethioua. Cependant, le point le plus important de sa visite reste sans conteste la méga station de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaâ qui entrera en service en août prochain, selon les assurances portées au ministre même, sur le site. La capacité de production quotidienne de cette station est de 550.000 m³ ; un volume qui la place en tant que la plus grande station au monde en service. Oran va bénéficier principalement de cet apport d’eau (soit 360.000 m3), l’excédent alimentera Mascara, Mostaganem et Relizane.
Revanche sur l’histoire
La wilaya d’Oran, qui a souffert particulièrement de la rareté de l’eau avant que les plus hautes autorités de l’Etat n’instruisent les gouvernements successifs d’inscrire des projets spécifiques pour cette deuxième ville du pays, va, dès cet été, en finir définitivement avec l’image d’une région qui a toujours compté sur les wilayas limitrophes pour étancher sa soif. En effet, les besoins quotidiens de la wilaya, qui avoisinent les 360.000 m³/jour, sont satisfaits à partir de la station de déminéralisation de Brédéah, (20.000 m³/jour), la station de dessalement de l’eau de mer de Mostaganem (80.000 m³/jour), le transfert MAO (120.000 m³/jour), le transfert Tafna (150.000 m³/j) et la station de dessalement Kahrama (60.000 m³/j). Avec la réception prochaine de la méga station de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaâ, dont la réalisation a été confiée à l’entreprise « Hyflux » de Singapour, la wilaya va devenir exportatrice d’eau après avoir été des décennies importatrice.
Forte participation algérienne
Pour revenir au Salon, plus de 300 entreprises prennent part à partir d’aujourd’hui à cet événement. Les entreprises algériennes disposent de plus de 70% de la surface d’exposition, c’est dire l’importance acquise par ce secteur dans l’économie du pays où interviennent, il faut le dire, de nombreuses entreprises créées dans le cadre du partenariat avec des firmes internationales.
Parmi les participants, des sociétés des eaux et d’assainissement des grandes villes du pays (Oran, Alger, Constantine et Annaba), COSIDER, des PME, Amenhyd, Chiali, ITP, Kherbouche, KOU.G.C., des firmes internationales telles qu’Amitech, Biwater, Saint-Gobain, SensusMeteringSystems, Siemens, Wilo. Ce Salon, qui se poursuivra jusqu’à jeudi prochain a pris depuis une décennie une importance considérable pour les professionnels, d’autant que les pouvoirs publics ont engagé un vaste programme de dotation du pays en ressources en eau et d’un réseau dense d’alimentation. L’Algérie veut mobiliser 9 milliards de mètres cubes de ressources hydriques dès l’année prochaine, contre un volume actuel de près de 7,5 milliards de mètres cubes. Les potentialités hydriques nationales sont de 17 milliards de mètres cubes.
D’importantes réalisations sont venues desserrer l’étau de la sécheresse que la nature a imposé à cette région. Ce programme intéresse les grandes firmes. D’ailleurs plusieurs pays ont réservé des stands : la Chine, l’Espagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, les USA… aux côtés d’entreprises allemandes, belges, luxembourgeoises, portugaises, tchèques et turques…
Les nouveautés du Salon
La nouveauté de cette édition 2013, ce sont, selon les organisateurs, les stands dédiés aux entreprises qui interviennent dans le domaine de l’environnement (déchets, énergie, air). Des entreprises leader participent au Salon : le spécialiste du traitement et analyses des pollutions atmosphériques ARIA Technologies, l’autrichien BTW-Binder et sa technologie Redwave de tri-optique des déchets, l’espagnol ROS ROCA et ses équipements pour la manutention, le tri et le stockage des déchets, MBM-Energipole et sa technologie de traitement des déchets mercuriels et de dépollution de sols et de sites industriels, le portugais Sopinal et ses produits pour la collecte des déchets, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS), le pôle de compétitivité français AXELERA-CHIMIE ENVIRONNEMENT RHONE-ALPES… Concernant le volet des conférences, le ministère des Ressources en eau a sélectionné deux axes : l’eau et l’environnement.
Des thèmes retenus, on peut citer « la gouvernance du secteur public de l’eau » ainsi que « l’optimisation de l’utilisation de l’énergie électrique dans l’exploitation des installations hydrauliques » qui seront ainsi abordés respectivement par M R. Taïbi et Mlle F. Bouchama, du ministère des Ressources en eau et M. Dali, du ministère de l’Energie et des Mines. « Contribution à l’assainissement et la protection de la vallée du M’zab contre les crues » sera abordé par M. Chérif Kerma, directeur des Opérations adjoint, AMENHYD et la Réutilisation des eaux usées pour l’irrigation : un projet pilote de la STEP d’Ouargla, par M. Philippe Ker Rault, Alterra Wageningen UR, Pays-Bas.
M. Koursi