J'ai trois désaccords avec Jean-Luc Mélenchon, cependant je me prononcerai en faveur de sa candidature à la Présidentielle.
Je suis en désaccord avec le vote qu'il a émis au Parlement Européen, sur un texte qui ouvrait la voie à une intervention militaire en Libye.
Je suis, contrairement à lui, favorable au développement du nucléaire civil, dans le cadre du secteur nationalisé et dont la gestion serait démocratisée.
Enfin, certaines de ses déclarations me choquent, dont le laïcisme me parait bien éloigné de la conception jauresienne de la laïcité.
Pourtant je suis favorable à ce qu'il représente le Front de Gauche à l'Election présidentielle, dans le cadre d'un accord global sur les Présidentielles et les Législatives et à condition que la campagne soit collective à l'opposé de tout présidentialisme.
Je fais en effet le double choix du Front de Gauche - dont la stratégie décidée par nos congrès - doit être expérimentée jusqu'au bout. Et je fais le choix d'un candidat non-communiste, donc avec lequel nous ne sommes pas en accord sur tout, mais avec qui nous sommes d'accord sur l'essentiel : le rejet du libéralisme économique. C'est un choix de classe. Les combats auxquels nous avons participé ensemble contre la "Constitution européenne" qui consacre la prédominance du marché et la "concurrence libre et non faussée" témoignent de la possibilité du travail en commun.
Melenchon n'est pas communiste et son activisme en faveur du Parti de Gauche m'irrite parfois, mais, par esprit de Parti, ne faisons-nous pas la même chose ? Choisir un non communiste pour représenter le Front de Gauche montre que nous avons définitivement dépassé la conception de l'union en termes de ralliement à nos positions.
Une dernière précision: cette démarche n'est pas à mes yeux un pas vers la suppression du PCF, en vue de créer une nouvelle formation politique. Je pense qu'un parti communiste est, encore aujourd'hui , indispensable à notre pays, à notre Peuple. Et qu'il a un rôle irremplaçable à jouer. Pour moi le Front de Gauche est un front de luttes ayant vocation à réunir des forces multiples. Ce n'est pas la préfiguration d'un nouveau parti politique.