Le lynchage à mort de Mouammar Kadhafi m'a donné la nausée et je trouve ignoble la complaisance malsaine des télévisions qui, pendant deux jours, nous ont montré en boucle, son cadavre ensanglanté.

   Oui, c'était un autocrate aux volte-face imprévisibles, qui  avait à son actif des réalisations sociales, mais aussi du sang sur les mains (Lockerbie, l'avion de l'UTA...)  Mais cette justice expéditive sans jugement, cet assasinat, sont indignes. Un jugement gênait sans doute beaucoup de monde, à commencer par ceux qui le servirent et qui dirigent désormais le CNT.

   C'est sans effusion de sang que Kadhafi et les "officiers libres"  avaient renversé le 31 août 1969  la royauté d'Idris 1er portée sur le trône par les Occidentaux. C'est au prix de dizaines de millers de morts et de la destruction de villes entières comme Syrte, ville martyre, que l'OTAN a mis fin au régime intauré il y a 42 ans. Car c'est bien de cela dont il s'agit. Comme les Croisés l'avouent aujourd'hui, ce qui était visé, n'était pas tel ou tel crime du "Guide", mais le régime instauré en 1969. C'est la Libye indépendante qu'il fallait  abattre.

   Les nouveaux dirigeants, hier eux-mêmes auxiliaires des basses oeuvres de Kadhafi, promettent au peuple libyen une constitution fondée sur la "charî'a". Ce sera un recul de civilisation, dans un pays où le régime de la Jamahiiriya en avait gommé les aspects les plus rétrogrades. Sarkozy et l'OTAN pourront se vanter d'avoir porté les islamistes radicaux au pouvoir !

J'apprends...

    J'apprends avec conternation que la Légion d'honneur vient d'être attribuée à J.F. Collin, ancien activiste de l'OAS et président de l'ADIMAD (Association de Défense des Intérêts moraux des Anciens Détenus). Cette réhabilitation d'une organisation criminelle est insupportable. Encore plus aujourd'hui, à la veille du 50e anniversaire de l'Indépendance ce L'Algérie. Je vais écrire au Chancelier de l'Ordre pour l'informer que je refuserai désormais de porter cette distinction qui m'avait été remise   en  1999,  si cette décision scandaleuse n'est pas annulée.