Décliné sous forme de journées du film engagé, du 6 au 13 décembre, le programme comprend des projections de films en compétition, en présence de leur réalisateur, des tables rondes et des hommages.
Après un coup d'essai l'an dernier, le Festival international du cinéma d'Alger semble démarrer sur de bons rails puisque cette reconduction semble marquée par une évolution notable. Se déroulant cette année dans deux salles (Ibn Zeydoun et Cinémathèque) en plus de la salle Frantz Fanon pour les rencontres-débats avec les invités, le lendemain des projections (à 10h), la programmation de cette deuxième édition des Journées du film engagé comprend 10 films de fiction et 13 documentaires provenant de 14 pays. Elle se veut répondre d'abord et avant tout «au critère de qualité» a insisté hier, à la conférence de presse tenue à la salle Frantz-Fanon, Zehira Yahi, commissaire du Festival, accompagnée de «Monsieur cinéma», Ahmed Bedjaoui. «Nous avons vu beaucoup de films très bons et cela ne nous a pas dérangés qu'il soient datés d'il y a trois ans ou plus, ce ne sont pas des films commerciaux. Il méritent d'être vus» a estimé Zehira Yahi. D'ailleurs, la moisson a été tellement bonne qu'on a failli, nous a-t-on appris, mettre trois salles à la disposition du Festival.
Une première aussi, nous a-t-on informés mais qui concerne seulement le Festival pour l'instant est l'équipement en numérique DCP des deux salles de projection à savoir la Cinémathèque et Ibn Zeydoun. «Bien sûr qu'il est prévu à l'avenir d'équiper toutes les salles de cinéma de cette dernière technologie. Ces deux salles sont un premier test pour le Festival. Il faut aussi souligner que les APC doivent comprendre qu'il est temps de céder les salles fermées ou dévoyées.
L'idée est de former les gestionnaires de salles, équiper ces dernières et les laisser vivre après...» a ajouté la commissaire du Festival, qui n'est autre que la chef de cabinet du ministre de la Culture. La Palestine, qui vient de retrouver sa place naturelle à l'ONU en tant qu'Etat observateur, est l'invitée d'honneur du Fica 2012. A ce titre, c'est le film Zindeek de Michel Kheleifi qui ouvrira symboliquement ce Festival, soit le 6 décembre à 18h à Ibn Zeydoun. Le Festival International du cinéma d'Alger sera aussi marqué cette année par l'aspect compétition, où l'on récompensera le meilleur film de fiction et le meilleur documentaire. Deux distinctions qui se résument par le Grand Prix du Festival et le Prix Spécial du jury. Aussi, dans la catégorie fiction, le jury présidé par Kamel Dahane est composé de Boualem Aïssaoui, Nadia Cherabi, Abdenour Zahzah et Mina Kessar. Dans la section documentaire, le jury présidé par Jamel Eddine Merdaci est constitué de Zoubida Mammaeria, Hellal Abderrezak, Arslan Lourari et le critique italien Mario Serenellini qui viendra présenter le film italien César doit mourir de Paolo Taviani. Aussi, le Sahara occidental, qui lutte toujours pour son indépendance, est également à l'honneur cette année avec le film Wilaya de Pedro Prez Rozado.
L'Algérie, qui célèbre son 50e anniversaire de l'indépendance prend part activement à cette manifestation cinématographique afin de faire connaître la cause algérienne. Une lutte soutenue notamment par de nombreux Français auxquels un hommage leur sera rendu. On cite Madeleine Riffaux à laquelle Philippe Rostna a consacré un documentaire dans Les trois guerres de Madeleine Riffaux. Un autre hommage sera rendu à Costa Gavra, qui viendra présenter à la cinémathèque son film Le Capital, à la clôture du festival.
Notons aussi que ce dernier sera lancé côté documentaire le 7 décembre par Thala, la rébellion éternelle sur la révolte du peuple tunisien en 2001, de Adel Bakri. Au programme aussi, deux tables rondes qui seront organisées au cercle Frantz Fanon de Riad El Feth. La première (le 10 décembre) encadrée par Ahmed Bedjaoui portera sur «Quelles frontières thématiques pour un cinéma engagé?» et la seconde (le 12 décembre) par Salim Aggar sur «Les jeunes cinéastes et leur vision de la guerre de Libération». Beaucoup de films cette année et de très bons films effectivement qui ont été triés sur le volet. Côté fiction on peut citer Aujourd'hui (tey) d'Alain Gomis, consacré meilleur long-métrage de fiction à la 19e édition du Festival de cinéma africain de Cordoue et Prix spécial du jury aux JCC, Yema de Djamila Sahraoui, Marley de Kevin Mac Donald, plusieurs films du réseau Shashat des cinéastes palestiniennes auxquelles le Festival rend aussi hommage, Rengaine de Rachid Jaidani, très beau long métrage antiraciste qui a mis neuf ans pour naître et notamment La pirogue de Moussa Touré, Tanit d'or du meilleur film aux récentes Journées cinématographiques de Carthage. Des films qui seront projetés en présence de leurs réalisateurs et suivis de débats. Idem pour les documentaires, dont on peut citer entre autres Will the real terrorists stand up? de Saul landau, Ils ont rejoint le front de Jean Asselmyer, L'Afrique des ténèbres à la lumière de Lamine Merbah, L'Algérie nouvelle, on y croyait de Chloé Hunziger, Une histoire d'engagement de Christine Segezzi, documentaire sur Stéphane Hessel, La Moudjahida et Le Parachutiste de Mehdi Lalaoui. «Il y avait des passerelles et des collaborations avec le Festival d'Oran du film arabe pour ne pas léser leur programmation, mais pour la Palestine, on ne pouvait passer à côté.
D'autres films du réseau Shashat sont également programmés à Oran» a révélé M. Bedjaoui.