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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 09:23

caricature-4_1276427_465x348.jpgLa campagne électorale a débuté, il y a quatorze jours pour se terminer le 25 novembre. Les élections locales auront lieu le 29 novembre prochain. Nous nous sommes arrêtés aux déclarations des leaders de quelques partis politiques et à leurs slogans.

Une étude du quotidien algérien El Watan (17/11/2012)

Dans ce cadre, le nombre de candidats à l’élection des APW (Assemblées Populaires de Wilaya) est de 32.399 et  le nombre des candidats à l’élection des APC (Communes)  s’élève à 185.185. Le nombre de femmes candidates est de 8779 à travers le pays. Les élections locales auront lieu afin de renouveler les 1.541 Assemblées populaires communales (APC)  et des 48 Assemblées populaires de wilayas (APW). Le nombre de partis participants s’élève à 52 dont AHD 54, El Fadj El djadid, le PT, FNA, PRA, Jil Djadid …(les partis issus de l'ancien Parti Communiste Algérien, ont décidé de ne pas y participer, NDLR)

Les déclarations des partis politiques durant la campagne sont marquées par beaucoup de désillusions, tandis que les slogans s'inscrivent dans l'absolu. Le contraste entre les slogans et les déclarations est souvent frappant d'ailleurs. Si les déclarations mettent l'accent sur une réalité déjà connue, les slogans ne s'adressent pas forcément au citoyen lambda, ils revêtent davantage une dimension idéaliste et n'accroche guère.

"Ie parti aurait boycotté les élections...":

Dans des «circonstances normales» le PT (trotskiste) qui participe avec 15 000 candidats dans 47 wilayas «aurait boycotté les élections», a déclaré Louiza Hanoune lors d’une sortie médiatique à l’occasion de la campagne  électorale. Le slogan du parti de Louisa Hanoune se résume en deux mots : «Immunisation de la nation».

"Pour plus de prérogatives aux élus":

Le FFS (membre de l'Internationale Socialiste)  qui se présente aux élections avec 22 listes pour les APW et 319 listes pour les APC, positif tend vers un « objectif suprême » vers lequel il franchira un pas à l’occasion des élections locales qui pour lui : «donnent l’opportunité aux élus de se rapprocher davantage des citoyens et faire pression sur l’administration pour prendre en charge leur besoin et leur aspiration ».

Pour son slogan le FFS adopte 5 mots : «mobilisation pacifique, lucidité et engagement citoyen». Dans un texte publié sur son site Internet, le FFS s’étale sur les raisons de sa participation aux élections.

Mais en même temps il pose une question-clé au cœur du texte : «comment demander aux électeurs et électrices de se rendre massivement aux urnes sachant qu’au lendemain du scrutin apparaîtra l’impuissance de l’élu local à prendre en charge leurs doléances ? ».

Et de répondre: «l’élection n’aura été qu’une péripétie, un exercice abstrait dans la longue histoire du système politique en Algérie ». Pour le FFS, les réalisations de ses élus si minimes soient elles, sont un pas vers de meilleurs lendemains.

"Processus démocratique avorté":

L’Alliance Verte (Islamistes) s’est présentée aux élections avec 712 listes communes présentées aux APC et 47 au niveau des APW.  Rebiaï l’un des leaders de l’AAV déclare ceci : «les élections locales se préparent dans un contexte régional menaçant  qui plane sur nos frontières » mais aussi «le processus démocratique est avorté, ce qui décourage la volonté politique». L’Alliance Verte se montre toutefois et malgré tout confiante et croit en un changement au lendemain des élections.  

"Beaucoup reste à faire":

«Le développement local source de progrès social et base de la stabilité nationale» estime le rassemblement national pour la démocratie (RND) qui se présente aux élections locales avec 1483 listes aux APC.

«De nombreux projets de développement touchant directement la vie du citoyen à travers tout le pays ont été concrétisés» assure  Ahmed Ouyahia lors d’un meeting. Pourtant «beaucoup reste à faire». Selon Ahmed Ouyahia : « la diversification de l’économie nationale pour se libérer de la dépendance des hydrocarbures, ainsi que de réussir le développement rural comme antidote à l’exode vers les villes, en plus de la nécessité d’œuvrer au renforcement de la stabilité et du développement de l’intérieur du pays ».

Dans l'absolu, l'algérien ira voter en masse mais...

Le FLN dont le slogan est «permanence» a considéré par le biais de son leader que «les algériens sont déterminés, à l'occasion du 50e anniversaire du recouvrement de l'indépendance nationale, à renouveler leur fidélité au serment fait aux martyrs de défendre leur pays et de préserver sa souveraineté quels que soient les sacrifices et les contraintes ».

Il espère toutefois une «forte adhésion du peuple» et «contribution active». Abdelaziz Belkhadem prévoit « une victoire écrasante du FLN aux élections locales ».

"L'algérien n'exerce pas pleinement sa citoyenneté":

«Justice, équité» est le slogan du front national algérien (FNA). Le président du FNA a expliqué lors d’un meeting que le fait de «se rendre massivement aux urnes est l’unique moyen de mettre un terme au diktat de certains responsables d’APC». Le FNA a regretté le fait que le citoyen ne soit pas formé à exercer pleinement sa citoyenneté…

Par ailleurs et dans le cadre des élections locales, l’expert international Malek Serai a passé au scalpel la gestion des communes. Sa «dissection» a révélé quelques racines du mal qui rongent les communes de l’intérieur. Ces racines du mal nous renseignent d’ailleurs sur la lourdeur de la tache qui attend les futurs élus :

-1200 municipalités sur 1541 souffrent s’un déficit budgétaire.

- Entre 2007 et 2012, 50 % des maires élus ne sont pas universitaires.

-1650 élus sont poursuivis en justice pour mauvaise gestion.

-La quasi-totalité des élus ne connaît pas la loi qui régit les marchés et la gestion des deniers publics.  

-Le code communal n’attribue pas suffisamment de prérogatives aux élus.

-Aujourd’hui, il y a lieu de parler d’un bras de fer : élus /administration. Le duel est gagné par l’administration.

-Les élus représentants les partis politiques sont enfoncés dans  les clivages politiques.

-Les communes se débattent dans une crise caractérisée par la dilapidation, le gaspillage et l’ignorance des lois.

L’expert Malek Serai a estimé qu’une assemblée communale doit être formée de cadres de différentes spécialités car seuls les universitaires ont le sens de l'anticipation.

Hamida Mechaï
 
 
 
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