Les cours du pétrole continuaient de chuter hier, et le baril de Brent a plongé sous les 60 dollars pour la première fois depuis plus de cinq ans, le marché redoutant une faiblesse de l'économie mondiale et de la demande d'or noir.
Le baril du Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier cotait 59,85 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,21 dollar par rapport à la clôture de lundi, après avoir chuté jusqu'à 59,63 dollars, son plus bas niveau depuis juillet 2009.
L'autre baril de référence, le «light sweet crude» (WTI), pour livraison en janvier, cotait pour sa part au même moment 55,02 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en repli de 0,89 dollar par rapport à sa clôture de lundi.
Les cours du pétrole se sont effondrés hier avec l'annonce d'une contraction de la production manufacturière chinoise en décembre, selon la banque HSBC qui a publié hier un indice PMI des directeurs d'achat pour la Chine à son plus bas niveau en sept mois.
«Si l'activité manufacturière chinoise ne croît pas, et en l'occurrence se contracte, cela signifie que le reste du monde ne consomme pas tant que ça et que la Chine a besoin de moins d'énergie car elle fabrique moins de produits.
Et comme elle est numéro deux économique mondial, cela fait beaucoup d'énergie», ont expliqué les analystes. Les cours de l'or noir ont plongé de près de la moitié depuis le début de l'année, plombés de façon structurelle par une offre surabondante et une croissance de la demande faible.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a prévu vendredi une croissance de la demande plus timide qu’escompté en 2015.
La consommation de pétrole devrait croître de 900.000 barils par jour l'an prochain pour atteindre 93,3 millions de barils par jour (mbj), contre 93,6 mbj comme anticipé précédemment, à cause d'attentes moindres concernant la demande venant des pays de l'ex-Union soviétique et d'autres pays exportateurs de pétrole.
Côté producteurs, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé de conserver son objectif de production inchangé à 30 mbj lors de sa dernière réunion fin novembre à Vienne.
Le rouble s'effondre de 20%, l'euro s'envole à 100 roubles et le dollar à 80
Le rouble s'est effondré hier de plus de 20%, l'euro dépassant le seuil inédit de 100 roubles, inimaginable quelques heures auparavant, et le dollar de 80 roubles, malgré la spectaculaire hausse des taux annoncée plus tôt par la Banque centrale pour défendre la monnaie russe.
L'indice RTS de la Bourse de Moscou dégringolait de son côté de 17% pour s'établir au plus bas depuis mars 2009.
«Nous assistons visiblement à une attaque spéculative sur le rouble», a commenté Alexeï Mikheïev, de la banque VTB24.
La livre turque touche un plus bas historique
La livre turque est tombée hier à un plus bas historique par rapport au dollar et l'euro, les marchés faisant preuve de nervosité après l'effondrement du rouble et les raids visant la presse d'opposition en Turquie.
La monnaie turque a perdu environ 0,60% par rapport à lundi et a atteint 2,41 livres pour un dollar avant de tomber à 2,38 livres à 12h30 GMT. L'euro s'est apprécié de 1,5% par rapport à la veille et s'échangeait à 2,98 livres peu après avoir franchi la barre des 3 livres.
La Bourse d'Istanbul accusait pour sa part une baisse de 3%.
Les arrestations de deux douzaines de journalistes opposés au régime islamo-conservateur d'Ankara dimanche ont affecté des marchés déjà inquiets de la fragilité de la Turquie et de la dégringolade du rouble.
Les interpellations ont visé principalement le quotidien Zaman et une télévision proche du prédicateur islamiste Fethullah Gulen, en exil aux Etats-Unis, ancien allié du président Recep Tayyip Erdogan devenu son pire ennemi.
La Turquie, pays émergent de 76 millions d'habitants, accumule depuis plusieurs mois des résultats économiques moroses avec une croissance en très net ralentissement et un chômage en hausse.
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