Dans une brève de l’Humanité du 11 décembre, on lit que COLLARD le député FN de la 2 me circonscription du GARD était aux obsèques du général AUSSARESSES « le chef de l’escadron de la mort en Algérie »
En 2004, COLLARD était l’avocat d’AUSSARESSES jugé et condamné pour apologie de la torture.
Nous savions ici, en petite Camargue, que COLLARD éprouvait de la sympathie pour son client tortionnaire . Ne dit-on pas qu’il le recevait dans sa propriété de VAUVERT ?
A son enterrement, COLLARD dit « il a accepté de faire le sale boulot et c’est beaucoup plus honorable que de se défausser, je trouve ça courageux… Il y a des gens qui aiment leur pays jusqu’au - delà du raisonnable »
Rappelons à COLLARD qu’il y a eu en ALGERIE des hommes courageux qui se sont opposés à la torture sous toutes les formes parce qu’ils aimaient leur pays.
En 1957 le général de parachutistes De BOLLARDIERE résistant de la première heure, soldat le plus décoré de la France libre, demande à être relevé de son commandement en ALGERIE.
« Je refuse la torture, au nom de l’effroyable danger qu’il y aurait à perdre de vue les valeurs morales qui, seules, ont fait jusqu’à présent la grandeur de notre civilisation et de notre armée » Ces écrits du général DE BOLLARDIERE lui vaudront d’être mis aux arrêts.
Dans la même démarche Paul TEITGEN secrétaire général de la préfecture d’ALGER, rescapé du camp de concentration de DACHAU, démissionne de son poste. Il n’accepte pas que 3024 prisonniers soient portés disparus la plupart précipités en mer avec un lest de béton aux pieds sur ordre du général MASSU et du colonel BIGEARD.
Bien plus tard MASSU reconnaitra que la torture était une pratique généralisée en ALGERIE et en approuvera la condamnation. Il dira « on aurait dû faire autrement »
Le général AUSSARESSES ne le fera pas. Il affirmera, « si c’était à refaire, je le referais »
Dans un livre paru en 2001, il raconte comment a été pendu un chef historique du FNL Larbi M’HIDI et le meurtre d’un grand avocat Ali BOUMENJEL. Il revendique ses propres crimes , avouant qu’il a personnellement tué vingt - quatre prisonniers.
Numéro 1 du renseignement, Il savait tout ce qui se passait et il transmettait des comptes rendus aux autorités sur un cahier manifold.
Dans ce sens il était obligatoirement informé de l’affaire AUDIN.
Maurice AUDIN était un jeune et brillant mathématicien, membre du Parti Communiste Algérien.
Arrêté en 1957 par les parachutistes de MASSU, il allait mourir sous la torture quelques jours plus tard.
Son corps ne sera jamais retrouvé. Depuis 56 ans son épouse réclame la vérité mais sans succès. Le général AUSSARESSES ne répondra pas aux questions posées à ce sujet par Madame AUDIN et madame DE BOLLARDIERE lors de son procès .
AUSSARESSES sera par la suite le pilier de « l’école française de la torture » qui instruira les militaires tortionnaires en Amérique du Sud.
Voilà qui était le général AUSSARESSES dont le député FN COLLARD fait l’éloge.
Dis moi qui sont tes amis, je te dirai qui tu es.
André GENOT
VAUVERT le 12/ 12/ 2013