Communiqué
A l'occasion du 50e anniversaire, les 7 associations ci-après, appellent à commémorer le 17 octobre 1961, par diverses initiatives dans les villes du Languedoc-Roussillon, et notamment par des dépôts de gerbes et des prises de parole
Lundi 17 octobre 2011 - 18h.
NÎMES
Devant les grilles de l'ancienne entrée
du Palais de Justice
Boulevard de la Libération
ALES
(Entrée du Fort Vauban)
MONTPELLIER (lieu à préciser)
Amicale des Algériens (Gard); ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants-Gard); ALR (Association des Algériens du Languedoc-Roussillon et de l'Aveyron); France-El Djazaïr, Languedoc-Roussillon; France Palestine Solidarité (Nîmes); Mt. de la Paix (Nîmes); Solidaires-30.
Octobre 1961, la guerre d'Algérie dure depuis près de 7 ans. L'OAS multiplie les attentats aveugles en Algérie et en Métropole. pendant ce temps à Evian, les pourparlers s'engagent entre le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) et les autorités françaises. Mais ils traînent en longueur.
A Paris, le 5 octobre, le Préfet de Police Maurice Papon (celui qui participa, lorsqu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, à la déportation de centaines de Juifs), instaure un couvre-feu de 20h.30 à 5h. du matin pour les Français d'origine algérienne. La Fédération de France du FLN appelle les Algériens de Paris et de la banlieue parisienne à refuser le couvre-feu, en manifestant pacifiquement, en famille, le 17 octobre au soir.
Avant la manifestation, le service d'ordre FLN fouille tous les participants pour veiller au respect des consignes (la moindre aiguille est confisquée). La réaction de la police fut d'une brutalité extrême. Il y eut sans doute entre 150 et 200 morts, des milliers de blessés, 12.000 arrestations. Des manifestants furent abattus sommairement dans les rues, d'autres furent jetés à la Seine, ou pendus dans le Bois de Boulogne. 50 prisonniers furent massacrés dans la cour de la Préfecture de Police sous les fenêtres de Maurice Papon.
Pour pouvoir parquer les milliers d'Algériens arrêtés ce jour là, on réquisitionna le Stade de Coubertin et le Palais des Sports de la Porte de Versailles. Les cars de police ne suffisant pas à les transporter vers les différents lieux de détention, on réquisitionna aussi les bus de la RATP (comme ce fut le cas lors de la rafle du Vel'd'Hiv en 1942).
Le silence officiel, imposé depuis 50 ans sur ces faits douloureux, ternit le visage de notre pays et ne contribue pas au développement de relations amicales pourtant si nécessaires entre l'Algérie et la France.