5 mars 2013
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Abdelhamid Benzine est né le 27 avril 1926 à Beni-Oaurtilane, Amilitant nationaliste de la première heure, il s’investit corps et âme dans la lutte pour la liberté et la justice. Il entame son parcours dans les rangs du PPA en 1940 pour rejoindre en 1948 le MTLD. Au déclenchement de la guerre de libération, il est commissaire politique au sein de l’ALN. Il devient membre du comité central du Parti communiste algérien à partir de 1962 et rédacteur en chef d’Alger républicain et sera le directeur en octobre 1989, date de la reparution du quotidien. Benzine est également auteur de nombreux ouvrages dont : Le Camp, un témoignage publié en 1962 sur les conditions de sa détention, Journal de marche, ainsi que des récits : La montagne et la plaine, en 1991 ainsi que Lambèze, en 1989. Il a également participé à l’ouvrage collectif La grande aventure d’Alger républicain, en 1987. Abdelhamid Benzine est entré en politique à l’âge de treize ans, en 1940. Il n’en est toujours pas ressorti. Rédacteur en chef, puis directeur d’Alger républicain, avant que le journal ne soit, encore une fois, interdit, le doyen des journalistes algériens, évoque Kateb Yacine, l’étoile filante de la littérature algérienne, mort il y a tout juste dix ans. En mai 1945, au moment des massacres perpétrés dans le Constantinois par les troupes coloniales, il est arrêté. Il découvre alors, en même temps que son ami de jeunesse Kateb Yacine, retrouvé plus tard à la rédaction d’Alger républicain, la prison et les camps, le mépris des gardiens, les insultes et les coups. Après une année d’études à l’université arabe de Tunis («Zitouna»), il commence une nouvelle vie, celle d’un clandestin permanent, partagée avec des hommes dont les noms – Larbi Ben M’hidi, Mourad Didouche, Abbane Ramdane, Zighout Youcef – symbolisent, aujourd’hui, pour les Algériens, l’héroïsme du combat pour la liberté. En 1950, Benzine intègre la direction de la Fédération de France du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques et version légale du PPA), où il est chargé des affaires sociales. Élu en tant que représentant algérien à la direction de l’Union départementale des syndicats CGT de la région parisienne, il participe aux travaux de la commission administrative, aux côtés de dirigeants comme Benoît Frachon, Eugène Hénaff, André Tollet et Henri Krasucki. C’est avec eux et parmi les travailleurs français qu’il apprend ce que sont la lutte de classe et la solidarité ouvrière (…) Après l’interdiction d’Alger républicain, il rejoint le maquis et l’Armée de libération nationale. Fait prisonnier par l’armée française, il connaît les cachots de la prison de Lambèse et les sinistres camps «spéciaux», qu’il décrira dans ses livres (Lambèse, le Camp) dans de puissants et poignants témoignages.» Et de dire, entre autres : «L’histoire retiendra le nom d’Abdelhamid Benzine, patriote et internationaliste, militant héroïque exemplaire, fidèle jusqu’au bout à son engagement de jeunesse, à son idéal révolutionnaire.» «Repenser le nationalisme algérien», tel a été le thème de la conférence donnée par l’historien Mohamed Harbi, qui a relaté les différentes étapes de lutte et de résistance des Algériens durant la période coloniale, sous les divers aspects culturels et à travers les différents courants politiques (islamo-nationaliste, communiste, libéral…). Parti à 77 ans (2003) à l'aube du printemps, « l'histoire retiendra le nom d'Abdelhamid Benzine, patriote et internationaliste, militant héroïque exemplaire, fidèle jusqu'au bout à son engagement de jeunesse, à son idéal révolutionnaire. Et pour ceux qui ont été ses camarades proches, ses frères de lutte et d'espérance, c'est le souvenir affectueux de l'ami toujours à l'écoute, de l'être généreux, souriant et tendre, dénué de tout calcul et de toute ambition sauf celle de servir jusqu'au bout son peuple et l'espérance de tous les hommes, qu'aussi longtemps qu'ils vivront, ils garderont au cur », comme le dit son ami Henri Alleg il y a un an déjà. | ||
2006, par TADJENANE |