Jean-Marie Le Pen qui, pendant la bataille d’Alger en 1957, torturait les patriotes algériens à leur domicile dans la casbah, devant leur famille, et qui un jour oublia sur place son poignard gravé d’une croix gammée, est décédé le 7 janvier.
Sa mémoire a été saluée comme celle d’un « visionnaire » par les élus et dirigeants du Rassemblement national invités sur les chaînes privées de la télévision. Celles-ci ont, à cette occasion, témoigné d’une duplicité criminelle. Leur vocabulaire était particulièrement insidieux, qualifiant les déclarations de Le Pen, d’ « outrances », de « dérapages », pouvant donner à penser qu’elles condamnaient ses propos. Mais réfléchissons. Des outrances sont des faits ou des propos partant d’une réalité grossie, amplifiée, exagérée. Qualifier d’outrance, la banalisation des chambres à gaz des camps de concentration nazis de la 2e guerre mondiale, revient, M. Benjamin Duhamel qui a répété ce mot à plusieurs reprises, à approuver le propos lepéniste. Les déclarations de Le Pen constituaient des « dérapages » ? Des sorties de route ? Donc étrangères à ce qu’il pensait réellement ? Contraires à la route qu’il s’était tracée ? C’est banaliser ses propos. Une outrance, la torture des patriotes algériens ?
Mais le comble a, je crois, été atteint par Philippe Val et Arno Klarsfeld affirmant que l’antisémitisme est désormais l’apanage de l’extrême-gauche et notamment de Jean-Luc Mélenchon. J'ai des désaccords avec JLM, mais le traiter d'antisémite est une infamie que nous ne devons pas laisser sans réponse.
J’ai décidé à partir d’aujourd'hui de boycotter C news, BFM TV et LCI.
Bernard DESCHAMPS
8 janvier 2025
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LA HAINE ETAIT SON METIER
« Emmanuel Macron s’en remet au « jugement de l’Histoire », François Bayrou évoque « au-delà des polémiques (…) une figure de la vie politique française ». Les réactions du président de la République et du premier ministre à la mort de Jean-Marie le Pen ont beau avoir été jugées équilibrées sur certains plateaux télé ou radio, elles participent en réalité d’une forme de réhabilitation de celui qui a créé le FN avec des SS. La justice a déjà jugé. Et elle a condamné, non pas une fois mais à de multiples reprises. De la torture infligée aux Algériens au « détail de l’histoire »... Ces saillies racistes, antisémites, négationnistes, colonialistes - et on en passe - ne relèvent en rien de la simple « polémique » mais bien d’idées profondément ancrées et âprement défendues par le fondateur d’une PME familiale de la haine qui ne s’éteint pas avec lui.
Si le patriarche s’en est allé, ses héritiers restent malgré le ripolinage de façade du RN. Les très nombreux candidats épinglés pour leurs déclarations racistes, sexistes, ou encore homophobes lors des dernières législatives en témoignent. Tout comme les vibrants hommages livrés hier par l’extrême droite. « Il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », s’est ainsi ému le président du RN Jordan Bardella qui, en novembre 2023, ne voyait pas en quoi Jean-Marie Le Pen pouvait bien être antisémite, avant de devoir rétropédaler face au tollé. Bref, le combat plus que jamais continue ».
Julia Hamlaoui,
Cheffe de service de L'Humatinale